Pour débusquer les civilisations extraterrestres, mettons-nous à leur place !

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Une des techniques utilisées sur Terre pour détecter des exoplanètes repose sur le transit de celles-ci devant leur étoile. Selon deux chercheurs, il est possible que des civilisations E.T. avancées fassent de même pour chercher des biosignatures de la vie sur d’autres planètes. Comme la nôtre, par exemple.

La méthode du transit planétaire est l’une des principales méthodes utilisées pour la détection d’exoplanètes. Une méthode souvent complétée par des mesures avec la méthode de vitesses radiales quand on veut obtenir la masse et la densité d’une exoplanète. La méthode est aujourd’hui répandue et nous aura permis la détection de centaines de nouvelles planètes hors de notre système solaire. À lui seul, le télescope Kepler en a détecté plus de 1000 depuis son lancement, en 2009. Et si nous sommes aujourd’hui capables d’user de ces méthodes pour débusquer d’éventuels mondes habitables, il est raisonnable de penser, selon nos deux chercheurs, que des civilisations E.T. avancées font de même dans leur quête d’une vie ailleurs.

René Heller et Ralph Pudritz, respectivement de l’Institut Max-Planck de recherche sur le Système solaire à Göttingen (Allemagne) et de la McMaster University à Hamilton (Canada), veulent donc se servir de cette technique, mais à l’inverse, pour trouver des civilisations extraterrestres. Et pour se faire, il devraient alors cibler des systèmes stellaires susceptibles d’abriter des exoplanètes à partir desquelles il est possible de détecter le transit de la Terre devant le Soleil. Dans l’hypothèse où des civilisations extraterrestres avancées y auraient posé leurs valises, elles pourraient alors faire des analyses spectrales de l’atmosphère de la Terre pour y chercher des biosignatures. Nous serions alors des cibles privilégiées pour d’éventuels signaux radio.

Nos deux chercheurs ont alors tenté d’établir quel était le nombre d’étoiles de type solaire d’où l’on pourrait voir la Terre transiter devant le Soleil dans une sphère d’environ mille parsecs. 82 candidates ont été découvertes, pour le moment. Mais tout laisse à penser que, lorsque nous disposerons de meilleures observations, par exemple bientôt avec Gaia, le satellite de l’ESA, plusieurs milliers de candidates pourraient alors se révéler.

Pourquoi est-ce important ? L’intention est légitime étant donnée la tenue de notre monde. Comme le célèbre astronome Carl Sagan l’a plusieurs fois expliqué, l’un des objectifs du programme Seti, dont il fut l’un des principaux mécènes, est de savoir si d’autres civilisations technologiques ont survécu à un phénomène semblable à la « crise d’adolescence de l’humanité », via les armes nucléaires et, à plus long terme, via la surpopulation et l’épuisement des ressources. Si tel était le cas, une civilisation hautement évoluée, et qui aurait atteint l’âge « adulte », voudrait peut-être faire bénéficier une autre civilisation, plus jeune et plus turbulente, de sa sagesse et de ses connaissances par le biais de signaux radio. Si nous n’avons pas les solutions, autant chercher conseil ailleurs, non ?

Source : futura-sciences