Après sept ans d’attente, l’équipe d’OSIRIS-REx a finalement ouvert ce mardi la capsule transportant les plus gros échantillons d’astéroïdes jamais rapportés sur Terre. Le conteneur dans lequel ces échantillons sont conservés est toujours scellé. Cependant, les chercheurs ont identifié des débris noirs sur son couvercle. De quoi s’agit-il ?
Une collecte un peu trop gourmande
Le 21 octobre 2020, quatre ans après son lancement depuis Cap Canaveral, la sonde OSIRIS-REX se posait avec succès sur l’astéroïde Bennu à plus de 330 millions de kilomètres de la Terre. Son objectif était de recueillir au moins soixante grammes d’échantillons dans le but de les rapporter vers la Terre. Pour ce faire, le vaisseau était descendu en spirale avant « d’embrasser » la surface de Bennu pendant environ six secondes, déployant son mécanisme de prélèvement d’échantillons.
Plus précisément, la sonde avait projeté de l’azote gazeux à la surface de l’astéroïde dans le but de soulever un peu de roche et de poussière. La matière avait ensuite été collectée par la tête d’échantillonnage du bras.
L’opération s’était bien déroulée. Cependant, Osiris-Rex avait récupéré beaucoup plus de matériaux que prévu (plus de 250 grammes). En outre, la tête d’échantillonnage a pénétré plus profondément et avec plus de force dans la surface que prévu, s’enfonçant à près de cinquante centimètres.
Au cours de cette manœuvre, des roches s’étaient alors coincées sur le bord du « couvercle ». De ce fait, certains de ces échantillons commençaient à s’échapper dans l’espace. La NASA avait ainsi préféré sauter l’étape de la pesée pour mettre directement les échantillons à l’abri le plus vite possible.
Pour en revenir au présent, les débris de couleur noir isolés près du couvercle du conteneur d’échantillons de la sonde sont probablement des morceaux de l’astéroïde issus de cette manœuvre. Des analyses prochaines devront cependant le confirmer.

De précieuses informations
Les véritables échantillons à l’intérieur de la sonde seront analysés au cours de ces prochains jours à Houston. Les résultats pourraient permettre aux chercheurs de glaner des informations précieuses concernant la jeunesse du système solaire. Bennu, comme beaucoup d’autres astéroïdes, est en effet considéré comme une relique du disque protoplanétaire qui entourait jadis le Soleil peu après sa formation.
Ces travaux pourraient aussi permettre de déterminer si des objets comme Bennu ont ensemencé la Terre avec les ingrédients carbonés nécessaires au développement de la vie il y a près de quatre milliards d’années.
Rappelons également que la majeure partie de ces échantillons sera conservée pour être étudiée par les générations futures équipées d’une instrumentation plus avancée. La NASA avait déjà opéré de la sorte avec les échantillons lunaires du programme Apollo. D’ailleurs, certains ont été ouverts très récemment, plus de cinquante ans plus tard.