Un débris spatial a frappé l’un des bras de l’ISS

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Crédits : CSA/NASA

Un débris spatial a récemment frappé et endommagé le bras robotique du Canadarm2 de la Station spatiale internationale (ISS). Si la structure est encore opérationnelle, cet incident nous rappelle que l’orbite terrestre basse est constellé d’objets trop petits pour être suivis.

Plus de 23 000 débris sont suivis en orbite terrestre basse pour aider les satellites, les vaisseaux et l’ISS à éviter les collisions, mais beaucoup d’autres, plus petits qu’une balle de tennis, passent toujours inaperçus. Selon un récent rapport de l’ESA, environ 130 millions de fragments de matériel anthropique de moins d’un millimètre seraient actuellement en orbite autour de la Terre. Tous ces objets se déplacent à plusieurs milliers de km/h et peuvent, aussi petits soient-ils, causer des dommages importants en cas de contact.

Le Canadarm2 touché

Plus récemment, l’un de ces débris a perforé la couverture thermique du Canadarm2. On ne sait pas précisément quand l’impact s’est produit, mais les dommages ont été constatés pour la première fois le 12 mai dernier lors d’une inspection de routine menée conjointement par la NASA et l’ASC (agence spatiale canadienne).

Le Canadarm2, conçu par des ingénieurs canadiens, fait partie intégrante de la station spatiale depuis 2001.

Grossièrement, il s’agit d’un bras robotique en titane à articulations multiples proposant deux « mains » identiques à chaque extrémité pour aider à manœuvrer des objets à l’extérieur de l’ISS. Elles permettent également d’effectuer des opérations de maintenance de la station. Il est possible de positionner le Canadarm2 partout autour de la Station en fonction des besoins, et chacune des extrémités peut servir de point d’ancrage. Concrètement, pendant que l’une est fixée, l’autre peut travailler.

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L’astronaute Stephen K. Robinson, retenu en 2005 par l’une des mains du Canadarm2 de la Station Spatiale Internationale. En arrière plan, la noirceur de l’espace et l’horizon terrestre se profilent. Crédits : NASA

Faire le ménage dans l’espace

Fort heureusement, la structure est toujours opérationnelle. « Malgré l’impact, les résultats de l’analyse en cours indiquent que les performances du bras restent inchangées« , détaille en effet l’ASC dans un article de blog. « Les dommages sont limités à une petite section de la flèche du bras et de la couverture thermique. Le Canadarm2 continuera donc de mener ses opérations prévues ».

Pour cette fois, ça ira. Mais cet incident ne peut être simplement ignoré. Pour rappel, rien que l’année dernière, l’ISS avait dû effectuer trois manoeuvres d’urgence afin d’éviter des collisions avec des débris spatiaux.

« Pour continuer à bénéficier de la science, de la technologie et des données qu’apportent les opérations spatiales, il est essentiel de parvenir à une meilleure conformité avec les directives existantes d’atténuation des débris spatiaux dans la conception et l’exploitation des engins spatiaux », avait alors souligné Tim Florer, responsable du bureau des débris spatiaux de l’ESA . « On ne saurait trop le souligner – c’est essentiel pour l’utilisation durable de l’espace« .