L’incapacité de trouver de la vie dans les sols les plus froids de l’Antarctique éveille des doutes quant à la présence de vie sur Mars.
Des conditions similaires au pôle Nord martien règnent dans l’University Valley, cette région en Antarctique considérée comme l’un des lieux les plus froids, anciens et arides de la Terre. Une sorte d’antichambre de Mars. Mais après avoir épuisé plus de 1000 boîtes de Petri, Jackie Goordial a dû se rendre à l’évidence et accepter ce qu’elle voyait. Ou plutôt, ce qu’elle ne voyait pas. En effet, l’absence de microorganismes en ces lieux complique sérieusement la quête d’une vie martienne.
Depuis quatre ans, une équipe canadienne de l’université McGill, menée par Jackie Goordial, tente en effet de dénicher des traces de vie microbienne dans le pergélisol qui recouvre l’University Valley, cette région soumise depuis plus de 150 000 ans à des conditions de froid et de sécheresse extrême. Malgré les moyens et les efforts employés, les échantillons s’avèrent désespérément stériles, et l’absence de microorganismes dans cette zone éveille le doute sur la possibilité de son existence à la surface de la planète rouge.
« Nous ne savons pas s’il y a dans ce pergélisol une activité qui serait indécelable à l’aide du matériel actuel. Tout ce que nous pouvons dire avec certitude après avoir utilisé toutes les méthodes à notre disposition, c’est que ces échantillons se distinguent de tous les pergélisols trouvés jusqu’à maintenant sur Terre », explique Jackie Goordial. Quant au Professeur Whyte, qui assiste Jacky Goordial, il ajoute : « Vu l’aridité et les températures inférieures au point de congélation qui sévissent en permanence dans ces contrées, et étant donné l’absence d’eau, même en été, je vois mal comment des colonies microbiennes pourraient se développer dans le sol ».
Mais voyons le bon côté des choses. Selon les chercheurs, ces résultats donnent à penser que si un microorganisme terrestre était transporté par erreur sur Mars, il ne survivrait probablement pas. Voilà qui est rassurant dans une optique de protection de la planète rouge. Et c’est déjà ça.
Sources : ISME Journal, Sciences et Avenir