Pourquoi le fait de se gratter démange-t-il encore plus ?

Crédits : Max Pixel

Si lorsque nous nous grattons, nous sommes soulagés, il se peut parfois que cette action occasionne d’autres démangeaisons et donc, un grattage presque compulsif ! Comment cela est-ce possible ?

Il s’agit d’une question plutôt pertinente puisque l’être humain se gratte au moins une fois tous les jours ! Une plaie, un bouton ou une piqûre d’insecte, tout est bon pour susciter la démangeaison – et ainsi faire en sorte que nous cherchions à soulager cette dernière en se grattant.

Ainsi, lorsque nous nous grattons, il est possible que cela nous démange encore plus. Des chercheurs américains de l’Université de Washington ont pensé avoir trouvé la réponse à ce mystère en 2014 par le biais d’une étude publiée dans la revue Neuron. Des travaux menés sur des souris ont permis de conclure que lorsque l’on se gratte, la démangeaison est remplacée par une petite sensation douloureuse, ce qui provoque une sécrétion de sérotonine dans le corps en provenance du cerveau.

Bien qu’il s’agisse d’une très légère douleur, le fait est que cette sensation agréable n’est que tromperie, car celle-ci va révéler sa vraie nature à force de grattage : une sensation de brûlure, surtout pour les personnes qui se seraient grattées de façon très intensive sans se contrôler !

Zhou-Feng Chen, spécialiste de la question et auteur de l’étude, expliquait que « la sérotonine se propage du cerveau vers la moelle épinière » et estimait avoir trouvé « que l’élément chimique pouvait “dérailler” et passer des neurones sensibles à la douleur aux cellules nerveuses qui peuvent influencer l’intensité de la démangeaison. »

Cet élément chimique n’est autre que le récepteur 5HT1A dont la mission est d’activer les neurones associés à la démangeaison. Cependant, bloquer la sécrétion de sérotonine pour bloquer les démangeaisons n’a jamais été une option, car ces dernières sont utiles à la croissance, au métabolisme osseux ainsi qu’à la circulation sanguine.

Sources : Sciences et Avenir – Top Santé