Comment les tiques pourraient nous sauver de maladies cardiaques mortelles

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Selon de nouvelles recherches de l’Université d’Oxford, une protéine retrouvée dans la salive des tiques pourrait être utilisée pour traiter une forme potentiellement mortelle de maladie cardiaque.

La myocardite est une inflammation du muscle cardiaque qui assure la circulation du sang dans les vaisseaux sanguins en se contractant. Le plus souvent d’origine virale ou bactérienne, la myocardite peut entraîner une insuffisance cardiaque dans environ 30 % des cas. Dans une étude financée par la British Heart Foundation, des chercheurs de l’Université d’Oxford au Royaume-Uni expliquent avoir identifié une protéine dans la salive de la tique qui pourrait lier et neutraliser plusieurs produits chimiques appelés chimiokines, libérés dans le cœur pendant la myocardite. Pour les chercheurs, ce traitement pourrait même s’étendre au-delà des maladies cardiaques avec la possibilité de soigner toutes sortes d’autres maladies apparentées.

« La myocardite est une maladie dévastatrice pour laquelle il existe actuellement très peu de traitements », explique le chercheur principal Shoumo Bhattacharya. « Avec cette dernière recherche, nous espérons pouvoir nous inspirer de la stratégie anti-inflammatoire de la tique pour concevoir un traitement pouvant lutter contre cette maladie cardiaque dangereuse. Nous pourrions également utiliser ces mêmes processus pour traiter d’autres maladies où l’inflammation joue un rôle important comme les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, la pancréatite et l’arthrite ».

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La salive de tique contient environ 1 500 à 3 000 protéines selon les espèces. Pour éviter d’avoir à extraire la salive directement sur les tiques, les chercheurs proposent d’utiliser des gènes synthétiques pour cultiver les mêmes protéines dans la levure. Cette technique permettrait de pouvoir cibler telle ou telle protéine et d’analyser ses qualités anti-inflammatoires. L’une d’elles, P991_AMBCA, retrouvée dans la salive de la tique de Cayenne, s’avère particulièrement prometteuse.

L’étape suivante consistera à déterminer la manière de pouvoir transformer ces protéines bloquant les chimiokines en traitements pour les centaines de milliers de personnes ayant un diagnostic de myocardite. C’est au passage une bonne publicité au passage pour cet insecte bien habituellement associé à la propagation de maladies (comme la maladie de Lyme qui fait beaucoup parler d’elle en ce moment). « Ils ne sont peut-être pas beaux, mais ces petites créatures pourraient être la clé pour de meilleurs traitements pour toute une gamme de maladies », a déclaré Jeremy Pearson, directeur médical associé à la British Heart Foundation qui n’a pas participé à la recherche.

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