ashwagandha
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De plus en plus populaire en complément alimentaire, l’ashwagandha est-elle réellement une plante bénéfique ?

Si les compléments alimentaires à base d’ashwagandha ont actuellement le vente en poupe, la plante est utilisée en Inde depuis plusieurs millénaires afin de soulager le stress et favoriser le sommeil. Mais que dit la science à son sujet ? Si certains bénéficies existent bel et bien, il ne s’agit pourtant pas d’un remède miracle.

Une plante issue de la pharmacopée traditionnelle indienne

L’ashwagandha (Withania somnifera) ou ginseng indien est une plante faisant partie de la pharmacopée traditionnelle indienne, connue sous le nom d’Ayurveda. Depuis quelques temps, les compléments alimentaires renfermant des extraits de cette plante sont très populaires sur les réseaux, sous l’impulsion de certaines célébrités et autres influenceurs. Toutefois, il est essentiel de rappeler que cette plante s’utilise depuis des milliers d’années, principalement en Inde. Les personnes consommant cette dernière cherchent généralement à réduire leur stress et leur anxiété mais également, à favoriser leur sommeil.

Plusieurs études ont démontré ces bienfaits, notamment celle de l’Université de Poznań (Pologne) parue dans la revue Pharmaceutics en 2023. Cependant, si l’intérêt pour l’ashwagandha grandit dans le monde occidental, il est important de rappeler un fait important : il ne s’agit pas d’un remède miracle. En effet, la Science ne sait pas encore vraiment quels composants bioactifs de la plante sont bénéfiques et des zones d’ombre existent en ce qui concerne la manière dont ces mêmes composants fonctionnent.

De plus, il faut aussi savoir que les compléments alimentaires ne sont pas bénéfiques pour tout le monde. Le 9 aout 2025, le National Geographic a interrogé Chiti Parikh, cofondatrice du programme de médecine intégrative au sein du Weill Medical College à New York (États-Unis). Selon l’intéressée, l’ashwagandha est – dans l’ayurveda – prescrite suite à une prise en compte des symptômes, de la constitution mais également, des antécédents médicaux des patients. L’experte souligne aussi que toute utilisation inappropriée peut engendrer des effets néfastes.

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Racines et poudre d’ashwagandha.
Crédits : Formulate Health / Flickr

De nombreux effets positifs mais…

On sait que l’ashwagandha régule la réponse de l’organisme au stress via plusieurs composants actifs comme certains alcaloïdes tropaniques et lactones stéroïdiques, notamment. Cependant, les différentes parties de la plante comme les feuilles, les racines ou les baies présentent des concentrations variables en composants actifs. Selon les travaux en faveur de l’ashwagandha – la plupart menés en Inde – les extraits contenant une forte concentration de withanolides – un groupe de stéroïdes naturels – sont les plus efficaces.

Une étude en particulier menée sur des souris, publiée par l’Université de Tsukuba (Japon) dans la revue PLOS One en 2017 révèle l’isolation d’un composé en particulier, se trouvant dans les feuilles : le triéthylène glycol. Ce dernier contribuerait à favoriser le sommeil en agissant positivement sur les récepteurs GABA, ceux-ci apaisant habituellement le cerveau en stoppant l’activité des cellules nerveuses en lien avec le stress (ou la peur). D’autres études soulignent une meilleure vivacité d’esprit sans effets secondaires, après la prise d’ashwagandha. Dans un degré moindre, il existe aussi des recherches relatives à des bénéfices au niveau de la santé sexuelle, l’infertilité masculine, le soulagement de l’arthrite, la mémoire ou encore, l’attention.

Dans tous les cas, la prise d’ashwagandha doit idéalement s’accompagner à un plan de soins global incluant des traitements classiques et non invasifs, par exemple des changements dans le mode de vie. Il faut dire que malgré les études en faveur de la plante, de nombreuses inconnues demeurent. Par exemple, la consommation serait sans danger pour la plupart des adultes sur une période de trois mois mais cette même sécurité n’a jamais été démontrée chez les femmes enceintes et les personnes atteintes d’un cancer de la prostate. Ceci a conduit certains pays à interdire l’ashwagandha, notamment le Danemark.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.