De nouvelles précisions sur ce qui a causé l’une des plus importantes extinctions de masse

Crédits : François Miville-Deschênes / Parc national de Miguasha

La Terre connaissait il y a 374 millions d’années l’une des plus importantes extinctions de masse de son histoire. Une nouvelle étude vient nous éclairer sur les causes de ce phénomène, liant notamment des changements climatiques cycliques à des paramètres astronomiques.

Il y a 374 millions d’années, un concours de circonstances a fait chuter de manière très significative la teneur en oxygène des océans de la planète, causant alors l’une des plus importantes extinctions de masse que la Terre ait jamais connue. Telles sont les conclusions d’une étude publiée dans la revue Nature Communications et menée une équipe de l’Université Vrije à Bruxelles (Belgique). Sur une période de 600 000 ans, près de 80 % de toutes les espèces vivant sur la planète avaient alors disparu.

Cette période géologique est appelée le Dévonien. C’est durant cette dernière que la Terre a connu une colonisation rapide et intensive du continent primitif par des plantes terrestres, sous un climat chaud et tropical. Cela a eu pour conséquences que de grandes quantités de matériel végétal se sont retrouvées dans l’océan, absorbant tellement d’oxygène que la vie océanique est ensuite devenue presque impossible. Une période d’extinction de masse qui est intervenue au moment où la Terre tournait autour du Soleil suivant une orbite presque parfaitement circulaire.

Les saisons ont alors quasiment disparu et à cause du manque de différences de température « saisonnières », l’oxygène frais ne pouvait pénétrer dans les océans. David De Vleeschouwer, en charge de l’étude, a découvert que la nature cyclique des variations de la forme de l’orbite de la Terre autour du soleil peut être utilisée pour mesurer la vitesse de l’extinction de masse. « Celle-ci a été accélérée par l’orbite circulaire de la Terre autour du soleil. Mais la raison de la disparition massive des espèces est tout de même la sursaturation des océans par du matériel végétal au même moment. La preuve géologique de ceci peut être trouvée dans deux couches de schiste noir, une roche qui peut également être trouvée en Belgique », explique-t-il.

Cette couleur noire montre que la formation rocheuse s’est déroulée dans un environnement pauvre en oxygène. Le manque d’oxygène a, pour sa part, permis une bonne préservation des matériaux fossiles et organiques trouvés dans le schiste stratifié, conclut le chercheur.

Sources