Des images récemment envoyées par la sonde New Horizon sont venues apporter de nouvelles révélations sur Pluton. Ces données ont en effet permis de démontrer la présence de vapeurs dans l’atmosphère de la planète naine, ainsi que l’existence de mouvements de plaques gelées sur sa surface. Fait encore plus surprenant, l’ensemble de ces informations laisse également penser que Pluton pourrait abriter un océan liquide sous l’imposante couche de glace qui la recouvre…
Depuis son survol par la sonde New Horizon, Pluton ne cesse désormais plus de nous surprendre. Et pour cause, après la découverte de chaînes de montagnes et de vastes plaines gelées, la sonde vient d’envoyer de nouvelles images mettant non seulement en exergue la présence de vapeurs dans l’atmosphère de la planète naine, mais également l’existence de plaques de glace mouvantes à sa surface.
« Dix jours après le survol au plus près de Pluton nous pouvons dire que nos attentes ont été plus que surpassées », a déclaré John Grunsfeld, responsable des missions scientifiques de la NASA, relayé par le site lexpress. « Avec des glaces mouvantes, une composition chimique originale de sa surface, ses chaînes montagneuses et ses brumes, Pluton révèle une diversité géologique vraiment excitante », a-t-il poursuivi.
Ces dernières découvertes ont été rendues possibles grâce aux analyses réalisées par les instruments optiques de New Horizon environ 7 heures après que ce dernier soit passé au plus près de la planète naine. De cette façon, la sonde a pu observer les rayons du soleil passer à travers l’atmosphère et distinguer par la même occasion des vapeurs qui s’élèvent jusqu’à 130 km au-dessus de la surface. Selon les premières analyses réalisées par les scientifiques, ces brumes se décomposeraient en deux couches distinctes : une première se situant à environ 80 km d’altitude et une seconde aux alentours de 50 km. « Ces vapeurs sont un élément clef pour créer les composants complexes d’hydrocarbone qui donnent à la surface de Pluton sa couleur rougeâtre », a déclaré Michael Summers, un astronome participant à la mission, toujours relayé par le site l’express.
Une activité géologique récente
Mais les surprenantes révélations offertes par ces nouvelles images ne s’arrêtent pas là, puisqu’elles ont également permis de mettre en évidence la présence de mouvements de glace à la surface de la planète naine. Un fait qui, à l’échelle de l’univers, témoigne d’une activité géologique relativement récente – environ quelques dizaines de millions d’années. Au nord d’une gigantesque plaine, baptisée « Sputnik Planum », les chercheurs ont en effet découvert des signes évidents qui témoignent du déplacement d’une plaque de glace constituée de méthane, d’azote ou de monoxyde de carbone. Des éléments/composés chimiques qui sont extrêmement abondants dans cette zone. En outre, les scientifiques estiment que ces mouvements pourraient toujours se produire à l’heure actuelle sur la planète naine.
« De tels phénomènes sont similaires à ceux observés sur la Terre avec les glaciers », a expliqué Bill McKinnon, un autre scientifique participant à la mission New Horizon. « Dans la partie la plus au sud de la région en forme de cœur, adjacente à la zone équatoriale qui est sombre et apparemment plus ancienne avec de nombreux cratères, il semblerait que les dépôts de glace soient beaucoup plus récents », a-t-il poursuivi.
Or, toutes ces observations tendent à démontrer l’existence d’un fait encore bien plus surprenant, à savoir l’existence d’un océan sous la surface de la planète naine. « Toutes les activités observées sur Pluton tendent à indiquer que cette planète a un noyau dense entouré d’une épaisse couche de glace, ce qui accroît la possibilité de l’existence d’un océan liquide sous cette glace », a ainsi expliqué le chercheur.
Face à ces nouveaux éléments, nous ne pouvons qu’attendre avec impatience les prochaines données qui seront envoyées par la sonde New Horizon. Cette dernière, qui s’enfonce désormais dans la ceinture de Kuiper, devrait continuer à transmettre les informations qu’elle a collectées jusqu’à la fin de l’année 2016.
Source: AFP
– Crédits photo : Nasa