De mystérieux signaux répétés détectés depuis l’espace lointain

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Les sursauts radio rapides (FRB) sont des signaux radio ultra-lumineux et fugaces (ils ne durent que quelques millisecondes) supposés provenir de l’espace profond. Problème : leur source nous est pour l’heure inconnue. La détection de signaux répétés pourrait néanmoins nous aider à y voir un peu plus clair.

Il y a dans l’Univers des lumières que l’on ne voit pas. Elles nous viennent d’étoiles qui s’effondrent, de champs magnétiques, ou encore de trous noirs voraces. La technologie actuelle nous permet d’appréhender ces événements, mais l’espace nous réserve encore quelques surprises : les sursauts (ou rafales) radio rapides. En quelques millisecondes, ces signaux transpercent l’Univers avec autant d’énergie que cent millions de soleils. Certains, sur le chemin, croisent notre planète. Nous en avons « capté » plusieurs (une soixantaine depuis 2007), mais souvent uniques. Il y a plusieurs semaines en revanche, 13 nouvelles rafales ont été détectées en l’espace de deux mois. Et parmi elles, un FRB a clignoté de manière répétée six fois de suite.

Signaux répétés à 1,5 milliard d’années-lumière

« Jusqu’à présent il n’y avait qu’un seul FRB répété à chaque fois, explique Ingrid Stairs, astrophysicienne à l’Université de la Colombie-Britannique (Canada) et principale auteure de l’étude publiée dans Nature. Avec plus de redoublants et plus de sources disponibles pour l’étude, nous pourrons peut-être comprendre ces énigmes cosmiques – d’où elles viennent et quelles en sont les causes ». Détectés depuis les collines de Colombie-Britannique, ces signaux répétés semblent provenir d’une source évaluée à environ 1,5 milliard d’années-lumière. Mais alors, d’où peuvent-ils provenir ?

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Le radiotélescope CHIME (Canadian Hydrogen Intensity Mapping Experiment) vient de capter des signaux radio répétés (6 en trois semaines). Crédits : Wikipédia

Plusieurs théories ont déjà été avancées. Certains ont suggéré qu’il pouvait s’agir des restes de supernovas lointaines (étoiles qui explosent) ou de radiations émises par des trous noirs supermassifs en train de se nourrir. D’autres, à l’instar d’Avi Loeb du Centre d’astrophysique Harvard-Smithsonian (États-Unis), considèrent également les « origines artificielles », comme les impulsions d’un vaisseau spatial extraterrestre. Concernant ce signal répété six fois, l’hypothèse de la supernova peut désormais être exclue (c’est à peu près la seule chose dont nous soyons sûrs). Si tel était le cas, les éclats de cette étoile qui explose n’auraient dû se produire qu’une seule fois.

Les fréquences les plus basses jamais enregistrées

Nous savons également que ces 13 rafales radio détectées présentaient une fréquence beaucoup plus basse que les autres rafales enregistrées jusqu’à présent (400 mégahertz, contre 700 mégahertz auparavant). Il s’agit tout simplement des fréquences les plus basses enregistrées jusqu’à présent pour de tels signaux. D’autres rafales pourraient être émises à des fréquences plus basses, mais si tel était le cas, nos télescopes actuels ne pourraient pas les détecter (400 mégahertz est la limite).

Malgré la rareté relative des FRB enregistrés, ces signaux pourraient donc finalement être plus réguliers qu’on ne le pense. Des milliers pourraient même discrètement nous atteindre chaque jour. Si nous voulons les appréhender un jour, il sera donc probablement nécessaire de penser et construire des instruments encore plus sensibles.

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