Une équipe de biologistes marins de l’Université de Southampton (Royaume-Uni) annonce la découverte, à quatre kilomètres sous la surface de la mer, de traces mystérieuses sur le plancher océanique. Même si cela n’est pas encore confirmé, ces empreintes pourraient avoir été faites par des baleines. Si tel est le cas, il pourrait alors s’agir d’un record d’apnée.
D’où viennent ces mystérieuses traces observées dans une région de l’océan Pacifique ciblée pour l’extraction de nodules polymétalliques en eaux profondes ? En 2015, le RRS James Cook, un navire de recherche marine, a visité la zone en amont d’une éventuelle extraction, pour caractériser les espèces évoluant ici-bas. En analysant les fonds marins, les chercheurs sont alors tombés sur une série de traces longues de plus de deux mètres. Celles-ci ne pouvaient être attribuées à l’Homme, et semblaient trop profondes pour avoir été créées par des poissons. Et si ces traces avaient été laissées par des baleines ?
« Des analyses plus poussées ont révélé que les dépressions n’étaient pas distribuées de manière aléatoire ou isolées, mais qu’elles formaient des traits curvilignes ou des traces », note la docteure Leigh Marsh, principale instigatrice des recherches. Des traces similaires ont effectivement été retrouvées ailleurs dans le monde, et ont été attribuées à des baleines évoluant en eaux profondes. Si tel est le cas, il s’agirait alors d’un record pour un mammifère marin. Rappelons que l’actuel record est détenu par deux baleines à bec de Cuvier, observées à près de 3 000 mètres sous la surface en 2014.
Les baleines à bec ou les cachalots sont connus pour chasser très profondément sous l’océan, ou pour éviter certains prédateurs tels que les épaulards. Mais pourraient-elles y faire autre chose ? Dans les eaux moins profondes, certaines espèces de baleines sont connues pour se frotter sur le plancher océanique, par exemple pour retirer les peaux mortes. Ce comportement pourrait-il également être observé en eaux profondes, et expliquer ces mystérieuses traces ?
« Comme de nombreuses découvertes dans l’exploration des océans, ces résultats étaient totalement imprévus et résultent de nouvelles applications des nouvelles technologies. La prochaine étape consistera à fournir des preuves plus concluantes que ces baleines sont la base de ces traces, poursuit la chercheuse. À l’avenir, nous espérons pouvoir échantillonner les sédiments dans les pistes pour voir si des cellules de peau de baleine sont présentes ou non ».
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