De l’eau détectée sur une exoplanète potentiellement habitable, une première !

Crédits : ESA / Hubble, M. Kornmesser

Une étude révélait il y a quelques mois la présence d’une exoplanète dans la zone habitable de son étoile, à 111 années-lumière de la Terre. De nouvelles analyses suggèrent que cette planète contient également de l’eau dans son atmosphère.

Nous savions depuis quelques temps que l’exoplanète K2-18b évoluait dans la zone habitable de son étoile. Une naine rouge positionnée à environ 111 années-lumière de la Terre. Cette planète se distingue de la nôtre; elle est environ huit fois plus massive, et présente une composition différente. Mais une récente analyse des données recueillies par Hubble il y a trois ans suggère que nos deux mondes auraient finalement un point commun : de l’eau. K2-18b se présente ainsi désormais comme la seule exoplanète connue pour avoir à la fois de l’eau et des températures qui pourraient soutenir la vie. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature Astronomy.

« Trouver de l’eau dans un monde potentiellement habitable est incroyablement excitant, s’enthousiasme Angelos Tsiaras, de l’UCL et principal auteur de l’étude. K2-18b n’est pas une « Terre 2.0 », car elle est beaucoup plus lourde et a une composition atmosphérique différente. Cependant, cela nous rapproche de la réponse à la question fondamentale : la Terre est-elle unique ?« .

De l’eau sur la planète, mais pas que

En plus de la « signature » chimique de l’eau dans son atmosphère (sous forme de vapeur), les chercheurs expliquent avoir également identifié de l’hydrogène et d’hélium. Ils soupçonnent par ailleurs la présence de méthane et d’azote, mais rien ne permet aujourd’hui de le confirmer.

Quant à savoir si K2-18b pourrait effectivement être habitable, difficile à dire. Compte tenu de sa distance par rapport à son étoile – une naine rouge – il est possible que la planète reçoive des quantités de rayonnement similaires à celles de la Terre. Mais il est également possible qu’elle en essuie beaucoup plus. Les naines rouges sont en effet connues pour être très instables.

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K2-18b (au premier plan) et sa voisine, K2-18c, en orbite autour de leur étoile à 111 années-lumière. Crédits : Alex Boersma

La promesse de nombreuses découvertes

Les chercheurs n’en restent pas moins très enthousiastes. « Avec autant de nouvelles super-Terres qui devraient être identifiées au cours des deux prochaines décennies, il est probable que ce soit la première de nombreuses découvertes d’exoplanètes potentiellement habitables, explique Ingo Waldmann, co-auteur de l’étude. Non seulement parce que les super-terres comme K2-18b sont les planètes les plus communes de notre galaxie, mais aussi parce que les naines rouges, des étoiles plus petites que notre Soleil, sont les étoiles les plus courantes« .

D’autres études seront bien évidemment nécessaires pour tenter d’estimer le pourcentage d’eau dans l’atmosphère de cette planète. Ou encore la présence d’autres éléments. Pour se faire les chercheurs vont devoir s’appuyer sur la prochaine génération de télescopes, beaucoup plus sensible. On pense notamment au James Webb Telescope, dont le lancement est prévu en 2021. Ou encore à la mission ARIEL de l’ESA, prévue pour être lancée en 2028.

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