De l’eau détectée dans l’atmosphère d’une planète à 179 années-lumière

exoplanète HR 8799c
Illustration d'artiste de l'exoplanète HR 8799c. C'est environ 7 fois plus que Jupiter, et les scientifiques ont confirmé la présence d'eau dans son atmosphère. Crédits : Observatoire WM KECK / Adam Makarenko / C. Alvarez

Une équipe d’astronomes s’appuyant sur de nouveaux instruments installés à l’observatoire Keck, à Hawaii, annonce avoir détecté de l’eau dans l’atmosphère d’une planète, à 179 années-lumière de la Terre.

Déterminer la composition chimique d’une exoplanète est une entreprise compliquée, tant sa lumière est obscurcie par celle de son étoile parente. Mais la technologie évolue, nous permettant aujourd’hui quelques coups d’éclat. C’est notamment le cas ici, avec la détection de molécules d’eau dans atmosphère d’une planète évoluant à 179 années-lumière de la Terre. Les détails de l’étude ont été publiés dans The Astronomical Journal.

De l’eau, et pas de méthane

Vous retrouverez dans ce système l’étoile HR 8799, accompagnée de ses planètes : HR 8799 b, c, d et e, dans la constellation de Pégase, visible depuis l’hémisphère nord. Ces nouvelles observations portent sur un monde en particulier : HR 8799 c, observé pour la première fois en 2008. Cette boule de gaz, environ sept fois plus massive que Jupiter, tourne autour de son étoile tous les 200 ans environ. Elle a été imagée de manière directe, puis des analyses plus précises ont révélé la présence d’eau dans son atmosphère, confirmant également l’absence de méthane.

carte constellation Pégase
Crédits : Wikimédia Commons/ Orthogaffe

Détecter les « empreintes digitales »

Ces nouvelles observations s’appuient sur deux évolutions : l’optique adaptative, qui contrecarre les effets flous de l’atmosphère terrestre, et sur un spectromètre cryogénique spécialisé dans le proche infrarouge (NIRSPEC). Installé à l’observatoire Keck, à une altitude de 4 145 mètres sur le mont Mauna Kea de l’île d’Hawaii, cet instrument permet alors de révéler les « empreintes digitales » des molécules présentes dans l’atmosphère d’exoplanètes.

« Ce type de technologie est exactement ce que nous voulons utiliser à l’avenir pour rechercher des signes de vie sur une planète semblable à la Terre, explique Dimitri Mawet, du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA et principal auteur de l’étude. Nous n’y sommes pas encore mais nous avançons. Avec Keck, nous pouvons déjà en apprendre davantage sur la physique et la dynamique de ces planètes exotiques géantes, qui ne ressemblent en rien à nos propres planètes du système solaire ».

Encore plus de planètes

Et l’avenir nous réserve – on l’espère – encore de nombreuses surprises du genre. Dans les années à venir, les astronomes pourront en effet s’appuyer sur un prochain instrument installé à l’observatoire : le KPIC (Keck Planet Imager and Characterizer), qui utilisera l’optique adaptative et la spectroscopie, mais avec une résolution encore meilleure. Avec ce bijou technologique, les astronomes seront alors en mesure d’imager des planètes aux lueurs encore plus faibles que HR 8799 c.

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