La sonde Rosetta a détecté de l’azote sur la comète Tchouri, autour de laquelle elle est en orbite depuis l’automne 2014. Une information importante pour les scientifiques qui étudient la formation du système solaire.
L’azote moléculaire (N2) est un gaz inerte très abondant dans le système solaire. Il constitue d’ailleurs près de 80 % de l’atmosphère terrestre. Mais la molécule vient d’être détectée pour la première fois à la surface d’une comète grâce à la sonde Rosetta. Une information importante pour les astronomes qui tentent encore de déchiffrer l’histoire de notre Système Solaire en analysant ce « fossile vivant » qu’est « Tchouri ».
Nous devons la découverte à ROSINA, le spectromètre de Rosetta, capable de distinguer des molécules avec des poids moléculaires presque identiques, comme de l’azote et du monoxyde de carbone. Et de l’azote, la sonde a pu en identifier dans le « coma », l’atmosphère cométaire de « Tchouri » : « C’est formidable de voir qu’un instrument conçu et construit il y a vingt ans offre enfin les données tant convoitées », se réjouit Martin Rubin, de l’université de Berne.
Les mesures de ROSINA, dont les résultats sont publiés dans la revue Science, suggèrent que la comète « Tchouri » s’est formée dans une région très froide du système solaire. Cette découverte d’azote moléculaire est « une pièce du puzzle qui nous permettra de comprendre le rôle des comètes dans l’évolution du système solaire » complète Matt Taylor, scientifique en chef de la mission Rosetta. « Mais le puzzle n’est en aucune façon complet » précise-t-il. Dans les prochaines semaines, « Tchouri » va continuer à se rapprocher du Soleil et une partie de sa matière partira en fumée, épaississant ainsi le coma. « Nous allons étudier la composition de ces gaz et tenter de déchiffrer ce qu’elle nous dit à propos de la vie antérieure de la comète » conclu le scientifique.
– Crédits photo : ESA