De la vie sur Vénus il y a trois milliards d’années ?

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Avec ses nuages faits d’acides sulfuriques, ses terres brûlantes, et sa pression atmosphérique qui écraserait votre squelette en un rien de temps, l’environnement oppressif de Vénus en fait l’un des endroits les plus hostiles du système solaire. Pourtant, de récents modèles climatiques suggèrent que Vénus aurait pu abriter la vie il y a trois milliards d’années.

En 2010, des chercheurs mettaient en évidence le fait que la Terre et Vénus étaient étonnamment similaires en taille, en densité ou encore par leur composition, et que leur proximité suggérait que les deux planètes s’étaient probablement formées en utilisant les mêmes matériaux de base. Venus a également un rapport anormalement élevé de deutérium aux atomes d’hydrogène, un signe que la planète abritait autrefois une importante quantité d’eau, mystérieusement perdue au fil du temps. Aujourd’hui, une équipe de chercheurs suggère qu’il y a trois milliards d’années, à l’heure où la vie commençait à germer sur Terre, Vénus aurait pu elle-même abriter la vie. Vie qui aurait pu foisonner durant près de deux milliards d’années.

« Si Vénus tournait plus rapidement, tous les paris sont ouverts ! »

Grâce à de nouveaux modèles climatiques, une équipe de chercheurs menée par Michael Way, de l’Institut Goddard de la NASA pour les études spatiales, suggère que Vénus aurait en effet pu être le premier lieu habitable dans notre système solaire. Quatre modèles ont été utilisés, se distinguant par des facteurs tels que la durée d’une journée, ou la quantité d’énergie reçue du soleil, etc. En étudiant l’évolution de ces quatre modèles sur des milliards d’années, les chercheurs ont conclu qu’il y a trois milliards d’années, la planète aurait pu avoir des températures modérées (11 degrés Celsieus), une couche de nuages qui protégeait la surface du rayonnement solaire, des océans liquides peu profonds et même de la neige. En outre, Vénus aurait été habitable jusqu’il y a 715 millions d’années.

Mais alors, si Vénus pouvait abriter la vie il y a trois milliards d’années, pourquoi, et surtout comment est-elle devenue la jumelle maléfique de la Terre ?

Les chercheurs ont constaté que la vitesse de rotation simulée de Vénus avait eu un impact profond sur la façon dont le climat de la paléo-Vénus a évolué au fil du temps. Car il y a un hic: ces chiffres sont entièrement dépendants du passé de Vénus ayant une topographie similaire et les caractéristiques orbitales de la Vénus moderne. En effet, pour que ce modèle puisse être viable, créant ainsi des conditions habitables sur un tronçon de plus de 2 milliards d’années, la vitesse de rotation de Vénus devrait être la même qu’aujourd’hui. Mais il est aujourd’hui prouvé que la rotation de la Terre n’a cessé de ralentir au fil des années, et certains chercheurs ont fait valoir que Venus tournait en fait plus rapidement dans le passé.

« Si Vénus tournait plus rapidement, tous les paris sont ouverts», a déclaré Michael Way. Une période de révolution lente aurait en effet empêché la planète de développer ses propres formes de vie, la dynamique atmosphérique étant complètement chamboulée. Si bien qu’il y 715 millions d’années, le climat de Vénus serait devenu totalement inapproprié à la vie. Une vraie cocotte-minute.

Bien sûr, cette étude ne vient pas confirmer que Vénus abritait la vie autrefois. Elle suggère simplement que le scénario aurait pu être possible. Le seul moyen de savoir serait de se rendre directement sur Vénus et de fouiller directement sur place. D’ailleurs, ça tombe bien, la NASA y pense déjà.

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