De la vie retrouvée dans des poches de saumure vieilles de 50 000 ans

Crédits : Shelly Carpenter / Université de Washington

En Alaska, des chercheurs sont tombĂ©s sur des microbes – bien vivants – se baignant dans les Ă©chantillons de saumure d’un « cryopeg ». De quoi nous Ă©clairer sur la manière dont la vie pourrait s’épanouir sur d’autres planètes.

Les « cryopeg » sont des couches de sédiments piégés dans une eau tellement salée qu’elle reste liquide à des températures inférieures à zéro. Il est très rare d’en explorer le contenu. Dernièrement, des chercheurs de l’Université de Washington ont eu l’occasion de s’enfoncer dans un tunnel, creusé en Alaska, et d’en remonter des échantillons. Ils ont alors découvert des microbes. Beaucoup de microbes. Bien vivants, piégés sous la glace depuis au moins 50 000 ans. Les détails de l’étude ont été présentés il y a quelques jours lors de la réunion de l’AbSciCon tenue à Bellevue, dans l’État de Washington.

Un environnement extrĂŞme

Prises au piège depuis des dizaines de milliers d’années, ces bactéries (l’espèce dominante est Marinobacter) ont donc réussi à s’épanouir dans un environnement à la fois isolé, salé et très froid. Un environnement très compliqué donc, ce qui nous prouve une fois de plus à quel point la vie peut être résistante. « Nous venons de découvrir qu’il existe dans ces anciennes saumures enterrées une communauté microbienne très robuste, co-évoluant avec des virus, explique l’océanographe Zachary Cooper, principal auteur de l’étude. Nous avons été assez surpris par la densité des communautés bactériennes ».

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Les chercheurs Zac Cooper et Shelly Carpenter commencent à forer sous un tunnel de glace en Alaska. Crédits : Go Iwahana/Université de l’Alaska, Fairbanks

Quid de la vie sur d’autres planètes ?

C’est également de bonne augure pour notre recherche de la vie « ailleurs » dans l’Univers. Évoquons à ce sujet Mars ou encore Titan, la lune de Saturne. Ces deux mondes feront d’ailleurs l’objet d’études approfondies en matière d’astrobiologie au cours de ces prochaines années. On pense notamment aux missions Rosalind Franklin et Mars 2020, qui devraient œuvrer l’année prochaine sur la planète rouge. Ou encore à la mission Dragonfly de la NASA, qui vise à l’exploration de Titan en 2034.

Il est en effet possible que sur Mars, qui abritait jadis un océan primitif, de l’eau se soit retirée de la même manière que sur Terre. Dans ce cas, des niches de saumure non gelées pourraient s’être formées, abritant une forme de vie microbienne. Titan, de son côté, semble abriter un océan profond et salé sous une épaisse couche de glace. Là encore, des microbes pourraient potentiellement survivre. Et pourquoi pas s’épanouir.

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