De la viande issue d’animaux clonĂ©s dans nos assiettes ?

viande
Crédits : HolgersFotografie / Pixabay

Alors que l’Europe interdit actuellement le clonage Ă  des fins alimentaires, la plupart d’entre nous croient ĂŞtre aujourd’hui bien protĂ©gĂ©s du fait de retrouver de la viande issue d’animaux clonĂ©s au sein de nos assiettes. Pour autant, cette prohibition n’Ă©tant pas lĂ©gion dans le monde, on peut se demander si celle prĂ©sente dans l’Union europĂ©enne suffit rĂ©ellement Ă  nous mettre Ă  l’abri..

Dans l’Ă©tat actuel des choses, seul le clonage des chevaux de course ou celui exercĂ© au sein des laboratoires est autorisĂ© dans l’Hexagone. Il n’y a donc, en thĂ©orie, aucune chance de retrouver de la viande animale issue de cette pratique en franchissant la porte d’un abattoir. NĂ©anmoins la situation change lorsque nous nous rendons outre-Atlantique oĂą de nombreux pays ont autorisĂ© le fait de cloner des animaux Ă  des fins alimentaires.

Bien que le risque que ce bĂ©tail soit introduit dans nos contrĂ©es soit quasi nul du fait du fort coĂ»t qu’entraĂ®ne la production de ces bĂŞtes et du contrĂ´le instaurĂ© en aval de l’abattage, il n’en est cependant pas de mĂŞme pour la viande ou le lait issus de la descendance de ces animaux clonĂ©s. En effet, comme le souligne l’avocate et femme politique Corinne Lepage : « Rien n’interdit les Ă©leveurs de faire entrer en Europe des semences d’animaux clonĂ©s ». Par ailleurs, le fait s’est dĂ©jĂ  produit puisqu’une affaire, rendue publique en 2010, a rĂ©vĂ©lĂ© que deux embryons prĂ©levĂ©s sur une vache amĂ©ricaine avaient donnĂ© naissance Ă  deux taureaux en Grande-Bretagne, dont l’un d’eux a d’ailleurs servi de steak Ă  un certain nombre de Britanniques.

Aujourd’hui, en l’absence de traçabilitĂ© fiable, il est extrĂŞmement difficile de se rendre compte de la quantitĂ© de viande ou de lait issue des petits d’animaux clonĂ©s en Europe. Fort heureusement, le taux d’exportation vers l’Union europĂ©enne des pays pratiquant le clonage bovin pour l’alimentation est relativement faible, mais ce n’est pas le cas de la viande de cheval qui est quant Ă  elle massivement importĂ©e des pays d’outre-Atlantique.

Pour conclure, si aucune mesure supplĂ©mentaire n’est mise en Ĺ“uvre, rien ne garantit que le problème ne prendra pas de l’ampleur dans un futur proche. Ceci est d’autant plus inquiĂ©tant que les consĂ©quences sur la santĂ© de la consommation de viande ou de lait issue de la progĂ©niture de ces bĂŞtes portent toujours Ă  dĂ©bat. Ce que l’on sait en revanche, c’est que la santĂ© des animaux clonĂ©s est grandement altĂ©rĂ©e par rapport Ă  celle des autres. Ainsi, comme le souligne Peter Stevenson, conseiller stratĂ©gique de l’ONG britannique Compassion in World’s Farming: « Autoriser la consommation de produits issus de la descendance d’animaux qui ont Ă©tĂ© clonĂ©s aux États-Unis ou au BrĂ©sil et qui ont endurĂ© beaucoup de souffrance, c’est scandaleux. Au bout du compte, nous utilisons notre marchĂ© pour faire progresser, en amont, le nombre de clones ».

Source : terraeco.net