De gigantesques aurores boréales observées sur Jupiter

Crédits : UCL

En 2011, le télescope spatial Chandra est parvenu à observer la géante gazeuse Jupiter alors qu’elle était frappée par des aurores boréales gigantesques, huit fois plus lumineuses et plusieurs centaines de fois plus puissantes que celles que l’on observe sur Terre, apprend-on dans une nouvelle étude à paraître dans le Journal of Geophysical Research.

Il n’y a pas que sur Terre que l’on peut observer ces merveilles que sont les aurores boréales. S’il est habituellement destiné à l’étude des trous noirs, des galaxies et des étoiles lointaines dans le domaine des rayons X, le télescope spatial Chandra observe parfois l’intérieur même de notre Système Solaire. Ce fut le cas en 2011 avec l’observation de Jupiter, alors frappée par un flux de particules très dense émis lors d’une tempête solaire qui a généré une éjection de masse coronale.

Observé pour la première fois dans le domaine des rayons X, ce flux de particules a frappé violemment la magnétosphère de Jupiter, repoussant sa frontière de plus d’un million et demi de kilomètres vers l’intérieur. Cela a provoqué de gigantesques et très énergétiques aurores boréales, dont la superficie était plus grande que la Terre entière.

NASA/CXC/UCL/W.Dunn et al, Optical: NASA/STScI
Crédits : NASA/CXC/UCL/W.Dunn et al, Optical: NASA/STScI

Des observations qui vont permettre d’en savoir plus sur la relation entre le vent solaire et la magnétosphère de Jupiter, et quel effet elle a sur la planète. « Il y a une lutte de puissance constante entre le vent solaire et la magnétosphère de Jupiter. Nous voulons comprendre cette interaction et quel effet elle a sur la planète. En étudiant la façon dont les aurores varient, nous pouvons en découvrir plus sur la région de l’espace contrôlée par le champ magnétique de Jupiter et comment elle est influencée par le Soleil. La compréhension de cette relation est importante pour celle des objets magnétiques qui sont innombrables à travers la galaxie, comme les exoplanètes, les naines brunes ou encore les étoiles à neutrons » explique William Dunn, principal auteur de l’étude parue dans la revue Journal of Geophysical Research.

À partir du mois de juillet prochain, cette étude sur la planète géante gazeuse et son champ magnétique devrait être facilitée par l’arrivée de la sonde Juno et de ses huit instruments scientifiques.

Source : S&A