Si certains animaux marins ont la capacité de boire de l’eau de mer comme les thons, les sardines, les oiseaux pélagiques ou les tortues, les dauphins, quant à eux, ne peuvent s’hydrater avec cette eau salée. Comment boivent-ils donc ?
Les dauphins ne peuvent pas boire l’eau de la mer
Comme c’est le cas pour d’autres mammifères marins, l’organisme du dauphin ne peut pas traiter l’eau salée. Les reins de l’animal ne sont en effet pas aussi efficaces que ceux des poissons osseux pour éliminer le sel.
Boire un tel breuvage pourrait alors présenter de graves conséquences pour le dauphin, voire s’avérer fatal, entraînant un déséquilibre électrolytique et un excès de sel dans l’organisme.
Comment les dauphins s’hydratent-ils au quotidien ?
Le dauphin boit l’eau dont il a besoin à partir des proies qu’il consomme, notamment des poissons, en l’extrayant via un savant mécanisme de récupération.
Selon une étude parue dans le quotidien scientifique The Journal of Experimental Biology portant sur le maintien de l’équilibre hydrique chez l’orque et le grand dauphin, les dauphins s’hydrateraient de manière indirecte, d’une part en absorbant l’eau de leurs proies mais aussi en en produisant au niveau des mitochondries. Ces organites contenues dans les cellules de l’animal marin produiraient en effet de l’eau dite « métabolique », obtenues par dégradation des molécules organiques qu’ingère le dauphin.
Pour mener à bien leur étude, les scientifiques ont ainsi mesuré la composition isotopique de l’oxygène de l’eau présente dans l’urine et le plasma de plusieurs dauphins appartenant à l’espèce Tursiops truncatus élevés en captivité. Les chercheurs ont ensuite pu comparer, en l’espace d’une année, les valeurs obtenues avec celles de l’eau contenue dans la nourriture quotidienne de l’animal et l’eau environnante.
Deux techniques d’hydratation
Suite à leurs recherches, les auteurs de l’étude ont ainsi conclu que le dauphin s’hydrate indirectement de deux façons : d’une part grâce à l’eau de ses proies (environ 67% des apports en hydratation), d’une autre via la dégradation des glucides, protéines et lipides qu’il ingère (la fameuse eau métabolique, représentant près de 30% des apports).
Le faible pourcentage restant correspondrait, selon les biologistes, à l’eau de mer ingérée accidentellement et à la vapeur créée par le mammifère lorsqu’il respire.
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