Mission DART : le James Webb Telescope va tenter d’observer l’impact

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Illustration du vaisseau DART en train de foncer sur sa cible. Crédits : NASA/Johns Hopkins APL

La NASA s’apprête à percuter un astéroïde de plein fouet pour modifier sa trajectoire dans le cadre de sa mission DART. L’impact est prévu ce lundi. Pour l’occasion, l’agence américaine va réquisitionner trois émissaires spatiaux, dont Hubble et le James Webb Telescope, pour tenter d’immortaliser l’événement.

La mission DART (Double Asteroid Redirection Test) est conçue pour tester la technique de défense planétaire dite de « l’impact cinétique ». Le principe est simple. Il s’agit de percuter un objet avec suffisamment de puissance pour modifier sa trajectoire. Pour ce test grandeur nature, la NASA a jeté son dévolu sur une paire d’astéroïdes composée d’une roche principale autour de laquelle tourne un objet plus petit. L’idée sera de percuter cette petite lune pour modifier son orbite autour du plus grand astéroïde.

Notez qu’aucun de ces deux astéroïdes ne menace la Terre. La NASA veut simplement tester cette approche pour évaluer son efficacité en cas de possibles collisions avec d’autres objets plus grands.

L’impact de la mission DART est prévu pour ce lundi 26 septembre. L’équipe de mission obtiendra des images de l’événement trois minutes seulement après le choc, grâce au petit satellite LICIA Cube déployé plus tôt ce mois-ci par le vaisseau DART. L’Agence spatiale européenne (ESA) enverra également une mission distincte, Hera, pour étudier les conséquences de l’impact en 2027.

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Le vaisseau DART de la NASA aperçoit désormais sa cible. Autour de l’astéroïde Didymos évolue un plus petit astéroïde. L’objectif du vaisseau sera de le percuter de plein fouet à plus de 24 000 km/h pour tenter de modifier sa trajectoire. Crédits : NASA

Hubble, JWT et Lucy sur le pont

Ces deux points de vue devraient fournir suffisamment de données à la NASA pour évaluer l’efficacité de sa mission. Cependant, une vue sur l’événement depuis un télescope spatial serait un joli bonus. La NASA le sait et utilisera donc le télescope spatial Hubble, le James Webb Telescope, ainsi que le vaisseau de sa mission Lucy à cette fin.

La qualité de ces observations spatiales est inconnue, d’autant qu’aucune de ces machines n’est conçue pour effectuer de tels suivis. Ces astéroïdes sont en effet plus proches et beaucoup plus rapides que les galaxies lointaines analysées par le JWT ou Hubble. Les chercheurs braqueront ainsi leurs yeux dessus, mais ne s’attendent pas non plus à quelque chose d’extraordinaire.

Le JWS est confronté à un autre défi, à savoir qu’il doit vérifier régulièrement la position des étoiles pour se réajuster. Ses observations ne pourront ainsi commencer que quelques minutes après l’impact. Hubble, qui sera de l’autre côté de la Terre au moment de l’impact, ne pourra également observer ces deux astéroïdes qu’environ quinze minutes après le choc.

Quant à Lucy, rappelons que la sonde a été lancée l’année dernière pour étudier les astéroïdes troyens (sur la même orbite que Jupiter). Pour l’heure, elle est toujours près de la Terre pour profiter d’une assistance gravitationnelle le mois prochain. Là encore, les astronomes ne savent pas trop à quoi s’attendre, mais autant profiter de sa présence dans les parages pour immortaliser l’événement.

Quelle que soit la qualité de ces observations, le reste d’entre nous pourra profiter de cet impact depuis notre canapé. La NASA proposera en effet un flux vidéo qui diffusera en direct les images renvoyées par le vaisseau juste avant de s’écraser sur l’astéroïde.