Dans la nuit du 16 au 17 novembre, levez les yeux. Pendant quelques heures précieuses, la Terre traversera un fleuve de débris cosmiques vieux de plusieurs siècles, transformant notre atmosphère en un écran géant où s’illumineront jusqu’à 15 étoiles filantes par heure. Et cette année, les conditions sont presque parfaites.
Un rendez-vous cosmique dans l’obscurité totale
Les amateurs d’astronomie le savent : observer une pluie de météores sous un ciel pollué par la lumière lunaire, c’est comme essayer de regarder un film avec une lampe torche braquée sur l’écran. Heureusement, le 17 novembre au matin, la Lune ne sera qu’un mince croissant illuminé à 9%, se levant tardivement.
Résultat : les heures les plus propices à l’observation, entre 2 heures du matin et l’aube, baigneront dans une obscurité quasi totale. Une aubaine qui ne se reproduira pas de sitôt.
Des missiles cosmiques à 252 000 km/h
Ce qui rend les Léonides particulièrement spectaculaires, c’est leur vitesse vertigineuse. Ces fragments rocheux, pas plus gros qu’un grain de sable pour la plupart, percutent notre atmosphère à 70 kilomètres par seconde. Pour mettre cela en perspective, c’est environ 200 fois plus rapide qu’un avion de ligne.
Cette vélocité extrême génère une friction intense qui vaporise les particules, créant ces traînées lumineuses que nous appelons étoiles filantes. Certaines sont si brillantes qu’elles laissent des traînées persistantes plusieurs secondes après leur passage.

L’héritage d’une comète voyageuse
Derrière ce ballet lumineux se cache une vagabonde du système solaire : la comète 55P/Tempel-Tuttle. Tous les 33 ans, cette boule de glace et de roche revient nous rendre visite, semant sur son passage des milliers de particules qui restent en suspension dans l’espace. Lorsque la Terre croise cette autoroute cosmique chaque novembre, nous récoltons les miettes laissées par la comète lors de ses passages précédents. Son prochain retour est prévu pour 2031.
Les Léonides ont un passé glorieux. En 1966, les observateurs ont assisté à ce qui reste la plus extraordinaire tempête météorique jamais documentée : des milliers de météores par heure ont littéralement fait pleuvoir la lumière du ciel pendant 15 minutes. Plus récemment, entre 1999 et 2002, plusieurs tempêtes ont rappelé la capacité de ce phénomène à nous émerveiller. Malheureusement, aucun événement de cette ampleur n’est attendu cette année, mais le spectacle reste garanti.
Mode d’emploi pour astronome amateur
Pas besoin d’équipement sophistiqué pour profiter du spectacle. Oubliez les télescopes et les jumelles : vos yeux suffisent amplement. Trouvez un lieu éloigné des lumières urbaines, installez-vous confortablement avec une vue dégagée sur l’horizon est, et patientez une vingtaine de minutes pour que vos pupilles s’adaptent complètement à l’obscurité. Les météores sembleront jaillir de la constellation du Lion, mais regardez plutôt vers l’ensemble de la voûte céleste pour maximiser vos chances.
Et si vous manquez ce rendez-vous, notez dès maintenant les 13 et 14 décembre dans votre agenda : les Géminides, avec leurs 140 météores par heure, promettent un final spectaculaire pour l’année astronomique.
