Selon une étude récente, le changement climatique favorise les orages dans les régions hors tropiques. Or, la cause principale des incendies de forêt, par exemple au Canada, n’est autre que la foudre.
Une carte mondiale des incendies de forêt
En cette année 2023, le Canada a largement souffert des feux de forêt. Pas moins de 6 500 feux se sont déclenchés, détruisant environ dix-huit millions d’hectares. De plus, les fumées toxiques ont d’abord asphyxié les habitants du Canada et des États-Unis avant de traverser l’océan Atlantique. Selon les experts, la plupart des feux ont été déclenchés par la foudre.
Plus précisément, une étude pilotée par l’Université Vrije à Amsterdam (Pays-Bas) a récemment eu recours à des outils d’apprentissage automatique et une IA afin d’élaborer une carte mondiale des incendies de forêt. Or, cette carte est spéciale dans la mesure où elle montre les causes de déclenchement des incendies. Comme l’indique la publication des chercheurs publiée dans la revue Nature Geoscience le 9 novembre 2023, 77 % des zones brûlées dans les forêts extratropicales (hors zones tropicales) sont en lien avec la foudre. En revanche, les incendies en zones tropicales sont principalement causés par les activités humaines.

Un véritable cercle vicieux
L’étude en question montre que si la quantité des incendies de forêt à l’échelle mondiale a diminué durant les deux dernières décennies, les forêts extratropicales sont quant à elles en augmentation. Les modèles climatiques des chercheurs montrent également que la fréquence d’apparition de la foudre dans les zones forestières intactes pourrait augmenter de 11 à 31 % pour chaque degré de réchauffement planétaire en plus. Rappelons tout de même qu’un des scénarios modérés du GIEC prévoit un réchauffement global de +3°C d’ici à 2100, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour les forêts tempérées et les forêts boréales.
Lorsqu’un orage se produit et traverse une zone de forêt, des milliers d’éclairs se produisent et certains déclenchent de petits incendies qui potentiellement, peuvent devenir des mégafeux. Or, une fois que ce genre de feu atteint une certaine taille, parfois autant qu’un petit pays, il devient très difficile de lutter contre lui.
Les auteurs de l’étude ont également parlé de véritable cercle vicieux. En brûlant, les arbres et les sols relâchent des quantités importantes de CO2 qui contribuent au réchauffement climatique. Ce dernier favorise la foudre, et donc de nouveaux départs d’incendie et de mégafeux. La situation devient encore plus préoccupante avec le dégel progressif du pergélisol. En somme, les vastes réserves de carbone des forêts extratropicales sont de plus en plus menacées. La solution idéale pour diminuer le phénomène serait donc de baisser drastiquement les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.