Si la France pourrait, en théorie, obtenir grâce à l’éolien une grande partie de son électricité d’ici trois décennies, le chemin reste long. En effet, les habitants ne sont pas toujours prêts à accepter l’installation d’une turbine à proximité de leur domicile. Dans l’Aisne une partie de la population est d’ailleurs très mécontente, se plaignant d’un étrange « syndrome éolien ».
Des habitants mécontents
En 2015, Mediapart évoquait une étude de l’Ademe qui présentait une France dont 100 % de l’électricité serait produite par des sources renouvelables en 2050. Citons l’hydraulique, le photovoltaïque, la géothermie, le bois, la méthanisation, les énergies marines et l’éolien. Dans notre pays, le plus grand parc éolien se trouve dans les Hauts-de-France. Cette région compte en effet plus de 2 000 éoliennes. Comme l’explique LCI dans un article du 2 juillet 2020, un quart de ces éoliennes se trouvent dans le seul département de l’Aisne.
Dans la commune de Marle, l’installation des turbines a froissé une partie des 2 300 habitants. Ceux-ci se plaignent d’une atteinte au paysage, de difficultés concernant le réseau téléphonique ou encore la télévision. Certains riverains se demandent également s’il existe des risques pour la santé.
Les infrasons, une source d’inquiétude
Depuis quelques années à Marle, on parle d’un étrange « syndrome éolien ». En 2015, le magazine Environnement, Risques & Santé (PDF en français / 3 pages) décrivait très bien le phénomène. D’une part, ce syndrome peut être lié au bruit des turbines, qui peut causer des problèmes de santé en raison du stress ou encore d’une altération du sommeil. Or, à Marle, les habitants expliquent être en proie au stress, à la fatigue, à l’irritabilité, à des vertiges et autres acouphènes.
Citons également les infrasons, dont le retentissement sur la santé serait direct. Interrogé par LCI, le Dr Bernardeau, médecin installé à Marle, fustige les éoliennes pour cette raison. Il s’agit de sons qui ne sont pas entendus par l’oreille humaine mais capables de perturber l’organisme.
« Quand l’hélice tourne, cela produit une pression d’air sur le mât. Et avec le vent, cela envoie une onde à 380 mètres par seconde. Des tests ont été réalisés en Finlande. On ressent les infrasons à 30 kilomètres à la ronde » a expliqué le praticien.
Enfin, évoquons le fait qu’un rapport de l’Académie de médecine (PDF en français / 38 pages) publié en 2017 répertoriait plus de 150 symptômes ! Quant aux infrasons, l’association SOS danger éolien, présidée par l’épouse du Dr Bernardeau, crie au scandale. En effet, des dizaines d’études ont vu le jour dans plusieurs pays, démontrant les effets néfastes des infrasons. En France, il n’y en aurait aucune. Et pour cause, pour l’association, les retombées économiques seraient trop importantes. Et si la solution provenait de l’installation d’éoliennes en eau profonde ?