Les cyclones tropicaux déforment la croûte terrestre !

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Une équipe de chercheurs franco-taïwanais a montré que les effets des cyclones ne concernent pas seulement la surface de la Terre, mais peuvent aussi modifier la croûte terrestre à cause des fortes précipitations.

Lorsqu’un cyclone (ou typhon) se produit quelque part, notre attention se focalise sur les conséquences visibles en surface tels que les dégâts dans les zones habitées ou au niveau de la nature comme les éboulements rocheux et les forêts arrachées. Or une équipe composée de géophysiciens de Géosciences Rennes (France) et de l’Academia Sinica de Taipei (Taïwan) a mis en exergue d’autres conséquences, concernant cette fois-ci la croûte terrestre.

Comme l’explique un communiqué du CNRS publié le 24 novembre 217, « les cyclones déformaient significativement la croûte terrestre. Les dépressions atmosphériques et les pluies torrentielles qui les accompagnent conduiraient en effet respectivement à une dilatation et à une contraction de la croûte terrestre. »

Afin d’arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié 31 typhons qui ont touché Taïwan entre 2003 et 2014 et ont comparé leurs données à celles issues de capteurs situés à 200 mètres de profondeur. À savoir que ces capteurs – au nombre de 11 – sont habituellement dédiés à la surveillance sismique de la région.

Selon les résultats, la croûte terrestre se dilate légèrement à raison de 15 cm pour 1000 km de roche lors du passage d’un typhon, sous l’effet de l’intense dépression atmosphérique. Une dizaine d’heures plus tard, une contraction aussi puissante qu’étonnante intervient, de l’ordre de 80 cm pour 1000 km de roche.

Après leur enquête, les géophysiciens ont compris que ce phénomène était lié aux pluies torrentielles qui s’abattent lors du passage du typhon. Durant des heures, de très importantes quantités d’eau ruissellent vers le creux des vallées et s’accumulent au point de peser sur le sol. Ces contraintes mécaniques seraient alors suffisamment fortes pour causer la rupture de failles sismiques.

Pour finir, Maxime Mouyen de l’Université de Rennes 1, a annoncé que la relation entre les typhons et les séismes venait de devenir un nouveau domaine d’études.

Sources : CNRS Sciences & Vie