Le cycle solaire a enfin été compris

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La question de savoir si le soleil allait entrer sans une phase d’activité chaotique inquiétait les scientifiques des années 1990. Cependant, de récentes simulations d’étoiles en 3D réalisées par un supercalculateur tendent à rassurer la communauté scientifique.

Le Soleil a récemment fait l’actualité après deux puissantes éruptions solaires enregistrées le 6 septembre 2017. L’une d’elles est même la plus intense enregistrée depuis le début du cycle d’activité solaire débuté en décembre 2008. En effet, le Soleil passe par un pic d’activité tous les onze ans et ce cycle a enfin été compris.

Cette prouesse a été possible grâce à un supercalculateur composé de plus de mille microprocesseurs capables d’élaborer des simulations d’étoiles en 3D, dont de nouvelles séries ont été publiées durant l’été 2017 par des chercheurs brésiliens, canadiens et français tels qu’Allan Sacha Brun (CEA Paris-Saclay) ou encore Paul Charbonneau (Université de Montréal).

« C’est un tour de force. Si le résultat se confirme, c’est un très grand pas pour l’astrophysique stellaire et la fin d’un questionnement plus particulier qui monopolisait les colloques de spécialistes, à savoir : le Soleil est-il un cas à part ? » indique Guillaume Aulanier, physicien solaire à l’Observatoire de Paris, pour Science & Vie.

Il s’avère que les chercheurs ont toujours pensé que le Soleil était un cas à part puisque son cycle d’activité de onze ans, le faisant passer d’un état relativement tranquille à une activité très agressive (éruptions solaires, taches de surface), ne correspondait pas à celui des étoiles de type G, ayant une structure, une luminosité et une masse comparables. En réalité, le cycle en lui même n’incarnait pas le problème, mais plutôt le rapport entre sa durée et la vitesse de rotation du Soleil. Depuis les années 1990, les scientifiques pensaient que seule la vitesse de rotation déterminait le cycle du soleil, une hypothèse logique, mais finalement fausse.

Tous les onze ans, le champ magnétique de l’astre inverse sa polarité, ce qui a des implications importantes dans le domaine de l’étude de l’espace. Comme l’explique Antoine Strugarek, le principal auteur et chercheur à l’Université de Montréal, à l’AFP : « Nous pouvons donc prévoir si les prochains cycles magnétiques du soleil dans dix ou vingt ans seront intenses, longs ou courts ce qui nous sera d’une grande aide pour comprendre entre autres quels types de satellites envoyer en orbite et les fenêtres de lancement les plus favorables. »

Sources : GMA NewsScience & ViePour la Science