Cybercriminels : ils utilisent des cartes SIM encodées pour imiter n’importe quel numéro !

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Un grand nombre de cybercriminels utilisent des cartes SIM qu’il est possible de changer à volonté. Celles-ci leur permettent de brouiller leurs traces et surtout d’usurper l’identité de leurs victimes. Or, les scénarios quant à l’utilisation de ce genre de cartes sont multiples.

Des sociétés légales en vendent

Elles se nomment « SIM encodées », « SIM blanches » ou encore « SIM russes ». Il s’agit de cartes SIM prépayées capables d’imiter n’importe quel numéro. Le journaliste Joseph Cox a remonté la filière de ces outils dans un article publié dans Vice le 12 août 2020. Disponibles sur le marché noir en échange de bitcoins, ces cartes sont également vendues par des sociétés. C’est notamment le cas de Securesims dont l’activité n’est pas illégale, bien que ces cartes soient surtout utilisées par des cybercriminels. D’ailleurs, la société prend ses précautions en indiquant vouloir protéger les droits des utilisateurs et non soutenir des actions illégales. Ces cartes se monnayent entre 500 et 1 000 dollars l’unité pour une utilisation sur une année.

Évidemment, les scénarios concernant l’utilisation frauduleuse de ces cartes sont nombreux. Toutefois, il est ici principalement question d’usurpation d’identité. Un cybercriminel peut par exemple appeler la banque de la victime en se faisant passer pour elle ou envoyer des messages en son nom pour plomber certaines relations avec d’autres personnes. Par ailleurs, ces cartes sont un moyen que les opérateurs de phishing pourraient utiliser en masse.

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Des fonctions surprenantes

Usurper l’identité d’une personne passerait par la gestion d’un réseau mobile virtuel appartenant aux pirates. Or, celle-ci reposerait sur l’infrastructure d’un réseau plus important. Ainsi, les hackers achèteraient des flux de consommation de données à revendre à leurs clients. Il serait également possible d’acheter directement un accès au réseau téléphonique d’opérateurs corruptibles dans certains pays.

Ces cartes SIM encodées peuvent également être liées à d’autres fonctions assez surprenantes. Il peut s’agir d’un modificateur de voix ou encore de défenses contre les appareils des forces de l’ordre. Il peut également être question de téléphones spécialisés dans lesquels caméras, micros et autre GPS sont totalement absents. Ainsi, les cybercriminels s’équipant de téléphones sécurisés de la sorte combinant l’usage d’une carte SIM encodée deviennent très difficiles à tracer.

Toutefois, la protection offerte par ces cartes n’est pas parfaite. En effet, toute connexion à un réseau laisse des traces. Autrement dit, les services de renseignement gouvernementaux considèrent ces cartes SIM comme un obstacle franchissable, ralentissant toutefois les enquêtes visant à appréhender les cybercriminels.