Selon un article publié dans une revue scientifique, un observatoire astronomique a été récemment visé par une cyberattaque. La cible n’est autre que l’observatoire Gemini qui gère deux télescopes d’importance. Ils ont notamment révélé cette année la naissance d’une supernova.
Un télescope mis à l’arrêt
L’observatoire astronomique Gemini contrôle deux télescopes de 8 m. Il y en a un pour chaque hémisphère : le Gemini North sur le volcan Mauna Kea (Hawaï) et le Gemini South sur la montagne Cerro Pachón (Chili). L’observatoire a été financé par plusieurs pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada et se trouve sous l’autorité de la Fondation nationale pour la science (NSF) des États-Unis. Ces télescopes ont notamment dernièrement permis de révéler la naissance d’une supernova, mais également le trou noir le plus proche de la Terre.
Comme l’explique un article dans la revue Science du 18 août 2023, le National Optical-Infrared Astronomy Research Laboratory (NOIRLab) de la NSF vient toutefois de communiquer sur une cyberattaque visant ses systèmes informatiques. Or, la conséquence directe de cette attaque est l’interruption subite de l’activité du Gemini North. Gemini South, celui-ci se trouvait quant à lui déjà en arrêt planifié pour des travaux d’ingénierie.
Une attaque mystérieuse et conséquente
Selon un communiqué du 1er août 2023, le NOIRLab a décidé de mettre en pause l’intégralité des activités de l’observatoire Gemini. Les deux télescopes ont même été débranchés. L’objectif ? Laisser le temps aux experts de réfléchir à la récente cyberattaque et éventuellement de revoir la sécurité de ces installations. Le 9 août 2023, le NOIR Lab a décidé de couper tous les accès à distance vers un autre réseau de télescopes également présent au Chili, à savoir les Mid-Scale Observatories (MSO). Ce réseau comprend notamment les télescopes SOAR et Víctor M. Blanco.
Le NOIRLab n’a pas donné beaucoup d’informations et communique assez peu avec ses propres employés. Toutefois, l’ancien responsable du Centre d’excellence en cybersécurité de la NSF Von Welch a déclaré que les pirates informatiques ignoraient peut-être qu’ils s’attaquaient à un observatoire. Dans les faits, il est difficile de connaître les motivations des hackers, ni même de savoir si une rançon a été demandée.
L’interruption de ces équipements a en tout cas perturbé le travail de plusieurs astronomes et pourrait même les mettre en danger dans leur profession. Cette mise à l’arrêt interrompt également plusieurs travaux de recherche, dont des thèses et articles scientifiques. Les chercheurs travaillent en effet souvent en fonction de fenêtres temporelles dont la durée peut être très courte et certaines d’entre elles ne sont déjà plus exploitables.