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CRISPR : ces tomates génétiquement modifiées résistent à la sécheresse !

En Israël, des chercheurs ont récemment réussi à cultiver des tomates présentant de nombreux avantages. Celles-ci sont de bonne qualité, bénéficient d’un rendement intéressant et surtout, permettent de réaliser d’importantes économies en eau.

Augmenter les rendements, même en cas de sécheresse

Auto-suffisant à hauteur de 95 % pour ses propres besoins alimentaires, Israël doit néanmoins faire face à certains défis, notamment la sécheresse. Acteur important dans le domaine de l’agronomie, ce pays abrite de nombreux chercheurs dont l’objectif est de trouver des solutions aux défis de demain. En 2024, une équipe de l’Université de Tel Aviv a justement mis au point une nouvelle variété de tomates résistantes à la sécheresse, comme en témoigne une publication dans la revue PNAS.

Dans un premier temps, ces travaux ont été motivés par une volonté d’augmenter le rendement des cultures de tomates en tout temps, y compris durant les périodes de sécheresse. En cas d’épisodes prolongés, les plants ferment leurs stomates, ces petits orifices leur permettant de respirer et d’assurer des échanges avec l’atmosphère. En résulte une réduction du phénomène de photosynthèse en raison d’une quantité moindre de CO2 absorbée et logiquement, une baisse de la teneur en sucres des tomates.

D’une manière générale, les agriculteurs accusent des baisses au niveau des récoltes mais observent aussi une réduction de la taille des fruits, ainsi qu’une faible teneur en sucre.

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Des résultat très prometteurs

Les auteurs de l’étude ont eu recours aux célèbres ciseaux d’édition génétique CRISPR afin de cibler le gène ROP9 chez les tomates. Or, la suppression de ce gène permettrait une fermeture partielle des stomates, qui serait plutôt bénéfique en milieu de journée lorsque les plantes sont à leur maximum de transpiration. Si le reste de la journée, les différences sont faibles si l’on effectue une comparaison avec les tomates classiques, les spécimens modifiés ont néanmoins eu le temps d’absorber assez de CO2 pour éviter les pertes relatives à la production de sucre.

Pour les chercheurs, les expériences n’ont eu aucun effet négatif sur la photosynthèse, la qualité des tomates ainsi que la récolte, incluant la teneur en sucre. Au passage, les auteurs disent avoir découvert un nouveau mécanisme d’ouverture et de fermeture des stomates, associé notamment à la teneur en espèces réactives de l’oxygène (ERO).

Enfin, ces travaux pourraient ouvrir la voie vers l’élaboration de nouvelles plantes cultivables, par exemple des aubergines, du blé et des poivrons résistants à la sécheresse. Pour les experts, le gène ROP9 des tomates présente de nombreuses similitudes avec les gènes ROP des autres plantes citées. En revanche, si les chercheurs ont mentionné des économies en eau, celles-ci ne semblent pas avoir été quantifiées.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.