Des crânes décapités et déformés découverts sur un site maya

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Crédits : Wirestock/istock

Une équipe d’archéologues mexicains annonce avoir identifié les sépultures de treize personnes près d’une pyramide maya sur le site archéologique Moral-Reforma, près de Tabasco. Deux de ces crânes ont été décapités dans le cadre de rituels sacrificiels, tandis que cinq ont été déformés peu de temps après la naissance.

En avril dernier, des archéologues de l’Institut national mexicain d’anthropologie et d’histoire (INAH) avaient annoncé la découverte de treize sépultures humaines dans la zone archéologique de Moral Reforma. Il s’agit du site d’une ancienne cité maya, située dans l’État moderne de Tabasco, au sud-est du Mexique, dont l’histoire pourrait remonter à 300 av. J.-C.. La colonie aurait prospéré entre le milieu et la fin du premier millénaire apr. J.-C. avant d’être finalement abandonnée vers l’an 1 000 apr. J.-C..

Au cours de ces dernières semaines, les chercheurs ont effectué diverses analyses dans le but d’en apprendre davantage sur ces restes humains.

Des décapitations et déformations intentionnelles chez cette colonie maya

Les sépultures, qui datent d’entre 600 et 900 après J.-C., ont été découvertes directement devant l’escalier sud de la structure 18, un monument pyramidal situé au sud du complexe principal du temple du site. Elles sont constituées de crânes, de fragments de mâchoires et d’os des membres inférieurs et supérieurs. Tous ces individus étaient des hommes âgés de 17 à 35 ans. Leur analyse a également révélé que certains os étaient recouverts de pigment rouge.

Les chercheurs de l’INAH ont ensuite analysé cinq de ces crânes plus en détail. Les résultats préliminaires indiquent qu’au moins deux d’entre eux ont été décapités, probablement pour être présentés comme offrande rituelle. L’un de ces deux crânes présente également des marques de coupure horizontales à sa base.

Rappelons qu’au cours du premier millénaire, les Mayas sacrifiaient parfois leurs prisonniers de guerre. Cependant, on ignore encore si ces personnes en étaient, d’autant que les chercheurs ont également trouvé des preuves de modifications crâniennes dans les cinq crânes, signe d’un statut élevé dans la société maya. Pour rappel, la déformation crânienne artificielle est une pratique ancienne qui impliquait de modifier la forme du crâne humain, généralement pendant la petite enfance, en utilisant des techniques de pression ou de liage.

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Restes de cinq des treize individus trouvés dans la structure 18 de la zone archéologique Moral-Reforma. Crédits : Miriam Angélica Camacho Martínez/INAH

Des crânes avec des problèmes dentaires

L’analyse a également révélé des problèmes dentaires, notamment un défaut connu sous le nom d’hypoplasie de l’émail. Autrement dit, l’émail était sous-développé et présentait des zones décolorées, ce qui pouvait entraîner des problèmes esthétiques et de sensibilité dentaire. Dans certains cas, l’hypoplasie de l’émail peut être liée à des facteurs génétiques et héréditaires. Elle peut également se développer suite à des carences nutritionnelles pendant la période de formation des dents, une exposition à des toxines ou à des infections pendant la grossesse.

Enfin, dans leur communiqué, les chercheurs ont identifié des plaques de tartre et des caries dans certains crânes, indiquant un régime alimentaire basé principalement sur les glucides (probablement du maïs).