Un crâne humain vieux de 8 000 ans découvert dans une rivière

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Crédits : StockSnap/Pixabay

Des kayakistes sont tombés sur un crâne humain vieux de 8 000 ans dans le Minnesota. D’après les analyses, il appartenait probablement à un homme amérindien qui vivait selon un style de vie de chasseur-cueilleur.

Une découverte rare dans la région

Sacred Heart, à environ 180 km à l’ouest de Minneapolis. Alors qu’ils profitent des dernières lueurs de l’été sur une rivière du Minnesota en septembre 2021, deux kayakistes repèrent un étrange objet qui ressemble à un os le long de la rive. Ils appellent alors le bureau du shérif du comté de Renville, Scott Hable, qui se rend très vite sur place. Peut-être s’agit-il des restes d’une personne disparue d’un comté voisin se dit-il alors.

Le bureau du shérif envoie l’os à un médecin légiste, puis à un anthropologue médico-légal du FBI. Ce dernier n’a pas été en mesure d’identifier la moindre identité, mais fait une découverte surprenante grâce à la datation au carbone. En réalité, cet os faisait partie d’un crâne. Celui-ci aurait appartenu un jeune homme amérindien ayant évolué dans la région il y a environ 8 000 ans (entre 5 500 et 6 000 av. J.-C.).

« Dire que nous avons été repris est un euphémisme », a déclaré le shérif du comté de Renville, Scott Hable, au Washington Post. « Aucun d’entre nous n’était préparé à cela. »

La découverte est intéressante dans la mesure où peu de restes humains de cette période ont été retrouvés dans le haut Midwest. Dans les années 1930, la construction de routes avait notamment révélé le crâne et le squelette partiel d’une adolescente amérindienne ayant également vécu il y a entre 8 000 et 10 000 ans. La jeune fille avait été retrouvée avec un poignard en bois de cerf et une coquille de conque provenant du golfe du Mexique, indiquant un premier réseau de commerce entre les peuples amérindiens.

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Une rivière dans le Minnesota. Crédits : lasseholsthansen/Pixabay

Un chasseur-cueilleur

Si la désintégration d’un isotope du carbone appelé carbone 14 a permis de révéler « l’âge » de ce jeune homme, l’équilibre des autres isotopes a également permis d’isoler son régime alimentaire. Cet individu consommait ainsi principalement du poisson, du maïs, du mil chandelle et du sorgho. Des cervidés, des tortues ou encore des moules d’eau douce étaient également probablement au menu, selon Kathleen Blue, professeur d’anthropologie à l’Université d’État du Minnesota.

Elle ajoute que peu de gens erraient dans la région il y a 8 000 ans, les glaciers n’ayant reculé que quelques milliers d’années auparavant. C’est la raison pour laquelle nous manquons de fossiles humains datant de cette époque dans la région.

Enfin, il existe des preuves de traumatisme contondant sur le fragment de crâne. En revanche, nous savons que cette blessure ne l’a pas tué, en témoignent des signes de repousse et de guérison.

Les circonstances environnementales ont joué un rôle dans la découverte du crâne. Une grave sécheresse a en effet touché l’État l’année dernière, épuisant les rivières locales et exposant les berges habituellement inondées.