Au Texas, des scientifiques ont développé un vaccin anti-Covid open source dans le but de réduire les inégalités entre les pays face à la pandémie. Bien moins onéreux que les autres produits disponibles sur le marché, ce vaccin aurait été « boudé », notamment par le gouvernement américain, et ce, malgré les efforts des chercheurs.
Un projet open source bienvenu
En septembre 2021, Amnesty International publiait un rapport édifiant à propos de l’accès mondial aux vaccins contre la Covid-19. Selon l’ONG, ce même accès serait monopolisé par les pays riches avec la complicité des différentes sociétés pharmaceutiques. Certains pays particulièrement touchés tels que l’Afrique du Sud et l’Inde avaient réclamé davantage d’équité, mais les pays occidentaux n’ont pas trouvé d’accord pour permettre de lever les brevets qui protègent les différents vaccins contre le coronavirus.
Or, ces brevets représentent justement un frein dans cette quête d’équité, surtout que les derniers variants Delta et Omicron, particulièrement virulents, ont fait leur apparition en Afrique du Sud et en Inde. Comme l’explique NPR dans un article du 5 janvier 2022, une équipe de chercheurs du Texas désire remédier à la situation actuelle. Ils ont donc développé un vaccin open source prenant le nom de Corbevax. L’objectif ? Permettre aux pays les plus démunis de fabriquer leurs propres doses pour un coût abordable. Ces chercheurs du Texas Children’s Hospital n’ont par ailleurs rien demandé en échange de leur travail.
Un vaccin « boudé » par les pays riches
Selon un communiqué du 28 décembre 2021, le gouvernement indien a adopté une procédure d’urgence afin d’autoriser la production de Corbevax par le biais de la société locale de biotechnologie Biological E. Limited. Cette procédure fait suite à de premiers essais cliniques prometteurs. Les doses de Corbevax seront commercialisées à un tarif dix fois moins cher que les vaccins de Moderna et Pfizer. Néanmoins, ce léger succès ne cache pas la triste réalité. En effet, les États-Unis et autres pays riches ont quant à eux boudé les recherches texanes.
Peter Hotez, l’un des scientifiques à l’origine du projet a affirmé avoir envoyé des requêtes à tous les niveaux de gouvernement aux États-Unis. Au final, l’écrasante majorité est restée sans réponse. L’expert a également affirmé que si l’État fédéral avait finalement participé au financement du vaccin, la marque de vodka texane Tito’s avait contribué dans une bien plus large mesure via sa branche philanthropique. Il fut également question de contacts avec la fondation Bill-et-Melinda-Gates, sans succès. En 2020, des représentants de cette fondation avaient même conseillé aux chercheurs de vendre les droits du Corbevax au groupe AstraZeneca.
