Covid-19 : une nouvelle étude soutient la thèse de la transmission aérienne

masque coronavirus covid-19
Crédits : Matthew de Lange / iStock

La thèse de de la transmission aérienne continue de faire débat. Les grosses gouttelettes expulsées par la toux et les éternuements ne seraient les seules à diffuser le coronavirus. Des chercheurs chinois ont récemment publié une étude sur le passager d’un bus ayant contaminé près d’un tiers des passagers.

Un cas index asymptomatique

Initialement négligée par les autorités aux quatre coins du globe, la thèse de la transmission aérienne semble être de plus en plus considérée. Certains experts des virus respiratoires ont dernièrement évoqué des études certifiant la présence de particules virales dans des micro-gouttelettes en suspension dans l’air. Or, ces micro-gouttelettes sont éjectées par la simple parole.

Des experts des Centres chinois de prévention et de contrôle des maladies ont publié une étude dans la revue JAMA Internal Medicine le 1er septembre 2020. Ces recherches consistaient à interroger et tester les passagers de deux bus se rendant à un événement religieux à Ningbo, province du Zhejiang. Ce trajet effectué le 19 janvier a duré une cinquantaine de minutes.

Dans un des deux bus, une personne sexagénaire sans symptômes est certainement le cas index. En effet, celle-ci avait eu préalablement des contacts avec des habitants de Wuhan, où l’épidémie a démarré. Cette personne était assise dans le bus numéro 2, du côté droit dans une rangée du milieu, entre deux autres passagers. Résultats ? Pas moins de 23 voyageurs ont été contaminés sur un total de 68.

shéma bus contamination chine
Crédits : JAMA Internal Medicine

Mauvaise ventilation et absence de masque

L’étude a noté le fait que le cercle d’infection était beaucoup plus étendu que les rangées à proximité du cas index. En effet, des gens assis à l’arrière et à l’avant du bus ont également été infectés. Si le coronavirus se transmettait seulement via de grosses gouttelettes, le cercle d’infection aurait été logiquement plus réduit. Les chercheurs parlent dans ce cas d’un périmètre de seulement 1 ou 2 mètres. Par ailleurs, le cas index – n’ayant aucun symptôme – ne toussait pas. Les chercheurs expliquent également que système de climatisation du bus ne renouvelait pas l’air intérieur. Celui-ci se contentait de le faire circuler en boucle, contribuant à diffuser le coronavirus dans tout l’habitacle.

Cette affaire remonte à mi-janvier, en pleine période de Nouvel An chinois, juste avant que le pays ne passe au stade de crise nationale. Ainsi, les passagers des bus ne portaient aucun masque. Enfin, une enquête similaire publiée en mars 2020 concernait également le passager d’un bus. Celui-ci avait contaminé 13 personnes durant le trajet, à des distances comprises entre 2 et 4,5 mètres.