La pandémie actuelle de Covid-19 est source de nombreuses fake news sur les réseaux sociaux. Si une partie d’entre elles concernent les masques de protection, les antivaccins se sont également lancés dans une croisade sans précédent.
Les fake news sur le port du masque
En France, le port du masque est désormais obligatoire dans les espaces clos. Il s’agit de l’une des meilleures mesures barrières, dont l’efficacité a été prouvée en matière de limitation de la diffusion du coronavirus. Et pourtant, certaines personnes sur les réseaux sociaux continuent de véhiculer des fake news afin de dissuader les autres de porter un masque.
Le fait est que ces fake news sont multiples. Une des plus absurdes est sans conteste celle évoquant un risque d’hypoxie (manque d’oxygène), soi-disant provoquée par un port prolongé du masque. Récemment, une publication Facebook (voir ci-après) détaillait le danger lié à l’hypoxie et conseillait de retirer le masque toutes les dix minutes afin de mieux respirer. Évidemment, ceci n’a aucune base scientifique, surtout que les masques laissent passer l’oxygène !
Les autres fake news évoquant le port du masque ne sont pas plus pertinentes. Pour certains, le masque serait source d’empoisonnement au dioxyde de carbone. Pour d’autres, ce dernier représenterait un véritable nid à virus. Cependant, la fake news la plus stupide est sans doute celle expliquant aux internautes que les masques laissent passer le virus et sont donc inutiles.
Quand les antivaccins gagnent du terrain
Si les fake news s’attaquent au port du masque, ces dernières ciblent également la recherche actuelle pour la mise au point d’un vaccin. Depuis des années, les antivaccins agissent sur la toile, mais la crise actuelle leur donne une nouvelle occasion de s’exprimer. Une étude étasunienne publiée dans la revue Nature le 13 mai 2020 s’est intéressée à la compétition sur Internet des partisans et des opposants à la vaccination.
Les chercheurs ont analysé le contenu et les commentaires laissés lors de l’éclosion de rougeole en 2019. Ces recherches concernaient environ 1 300 pages Facebook rassemblant 85 millions d’internautes à travers le monde. L’étude a dénombré 124 pages pro-vaccins fortes de 6,9 millions d’abonnés. Les pages antivaccins, quant à elles, comptent 4,2 millions de membres, mais répartis en 317 communautés. Le fait est que certains de ces groupes antivaccins ont vu leurs nouveaux membres augmenter de 300 % entre février et octobre 2019 !
La crise sanitaire en lien avec la Covid-19 est un nouveau terreau d’expression pour les antivaccins. Ainsi, ces derniers ne se privent pas de continuer leur guérilla virtuelle, mélangeant une grande diversité de thèmes et de trames narratives. Cela va des inquiétudes quant aux effets secondaires des vaccins à diverses théories du complot, en passant par des thèmes tels que les médecines parallèles.