Covid-19 : peut-on parler de « scandale de la chloroquine » en France ?

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Crédits : Shop Pharmacie

Un médecin généraliste du sud de la France est récemment monté au créneau dans une lettre ouverte. L’intéressé a fustigé les décideurs politiques concernant la chloroquine, le médicament antipaludique prôné par l’infectiologue Didier Raoult. Au même moment, le gouvernement publiait un décret encadrant la délivrance du traitement à base de chloroquine.

Une lettre ouverte

Il y a quelques jours, nous évoquions à nouveau la chloroquine, un traitement controversé initialement utilisé contre le paludisme. Selon l’infectiologue Didier Raoult, directeur de l’Institut Méditerranée Infection à Marseille, ce traitement montrerait des signes d’efficacité contre le coronavirus Covid-19. Après avoir suivi une étude chinoise et mené ensuite ses propres tests, l’intéressé a enfin été considéré. En effet, le Plaquenil – médicament élaboré par Sanofi – a été intégré à l’essai européen Discovery avec d’autres traitements pour des tests sur des patients atteints par le Covid-19.

Ce 26 mars 2020, le quotidien La Provence relayait la lettre ouverte d’un professionnel de la santé. Il s’agissait de Bernard Giral, médecin généraliste et président de la Communauté territoriale professionnelle de santé (CTPS) du Pays d’Arles. Selon l’intéressé, nous faisons face à un véritable « scandale de la chloroquine » incarné par une étude clinique de grande ampleur dont les conclusions diront que le médicament ne marche pas. En effet, les doses administrées concernent les patients déjà dans un état grave. En réalité, ce traitement devrait concerner les personnes infectées dans le but d’éviter que leur état ne s’aggrave.

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Crédits : NIAID

Un décret qui ne change pas grand chose

Quelques heures après la publication de la lettre ouverte de Bernard Giral, Le Parisien évoquait un nouveau décret du ministère de la Santé. Or, ce décret vise à encadrer la prescription du Plaquenil dans le cas des malades touchés par le Covid-19. Selon le texte, les prescriptions pourront seulement se faire dans les établissements prenant en charge les patients Covid-19. Autrement dit, le médicament ne concerne que les patients les plus graves. Effectivement, les hôpitaux prennent seulement en charge les cas les plus sérieux ! Par ailleurs, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) élabore actuellement un protocole d’utilisation thérapeutique à l’attention des professionnels de santé. Il est aussi question de définir les contours d’une information à destination des patients.

Évidemment, cette décision ne devrait pas plaire à Bernard Giral et aux professionnels de la santé que ce dernier représente.