Covid-19 : Moderna, une société fustigée pour son avidité !

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Si la société Moderna est sûrement en passe de concrétiser un succès annoncé depuis une décennie, de nombreux observateurs pointent cette dernière du doigt. Ceux-ci estiment que Moderna a pour seule motivation la recherche du profit à n’importe quel prix.

Moderna reçoit un prix plutôt gênant

Moderna Therapeutics est une société de biotechnologies fondée aux États-Unis en 2010 et dirigée par Stéphane Bancel. L’homme d’affaires et milliardaire français en est d’ailleurs propriétaire à hauteur de 9 %. Alors que Moderna n’a encore produit aucun vaccin depuis sa fondation, celle-ci attend aujourd’hui l’approbation des autorités européennes pour son vaccin à ARN messager contre le coronavirus SARS-CoV-2. Par ailleurs, ce vaccin serait efficace 94,5 % bien que la prudence soit naturellement de mise.

Pour beaucoup, Moderna est un exemple de start-up vouée au succès tout en œuvrant pour le bien de l’humanité. D’autres en revanche estiment qu’il s’agit là d’une société tout à fait comme les autres, dont les motivations concernent seulement le profit. Évidemment, faire du profit est propre aux sociétés privées, mais il est tout de même possible de se questionner. À l’heure actuelle, la pandémie de Covid-19 incarne un véritable désastre sanitaire et socio-économique tandis que Moderna a comme certaines autres sociétés, reçu des aides publiques.

Comme l’explique Ars Technica dans un article du 7 janvier 2021, Moderna a reçu le « prix Shkreli ». Ce dernier reprend le nom de Martin Shkreli, ayant fortement défrayé la chronique en 2015 en rachetant l’exclusivité concernant le Daraprim, un médicament qui serait capable de lutter contre le SIDA. Ensuite, l’intéressé avait rapidement multiplié son prix de 5 000 %, passant de 13,50 à plus de 750 dollars ! Aujourd’hui, Martin Shkreli purge une peine de prison de 7 ans pour fraude et manipulation d’actions.

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Moderna, une société sombre ?

Créé par le groupe de réflexion étasunien Lown Institute, le prix Shkreli « récompense » les pires exemples d’enrichissement et dysfonctionnements dans le domaine de la santé. Lorsque Moderna a fixé le prix de son vaccin, celui-ci s’est révélé être le plus élevé parmi tous les fabricants : entre 32 et 37 dollars par dose. Or, rappelons que Moderna a tout de même bénéficié d’un financement fédéral à hauteur d’un milliard de dollars aux États-Unis.

En novembre 2020, Moderna a revu ses tarifs à la baisse, notamment sous la pression du public. Désormais, il est question d’une trentaine de dollars pour les deux doses nécessaires à chaque personne vaccinée. Néanmoins, le Lown Institut ne lâche pas prise et fustige Moderna pour son avidité, une société n’ayant pour l’heure aucun bilan dans la production de vaccin.

Évoquons un autre côté sombre de cette société. En 2016, le site d’information STAT News s’est intéressé à Stéphane Bancel. L’article dépeignait un portrait peu glorieux du PDG de Moderna : obsédé par l’ambition et le secret tout en exerçant un management radical. En une année, Stéphane Bancel avait licencié plus d’une dizaine de ses cadres. Citons également la mise à l’écart de certains scientifiques ou encore l’abandon de certains projets du jour au lendemain.