Covid-19 : mauvaise nouvelle pour la stratégie d’immunité collective !

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Laisser le Covid-19 se propager au point de ne plus avoir personne à infecter, tel est le principe de l’immunité collective. Encore faut-il que les personnes infectées développent des anticorps ! Selon une étude préliminaire chinoise, les nouvelles ne sont pas très bonnes à ce sujet.

La stratégie d’immunité collective

Au fur et à mesure de l’épidémie de Covid-19, les scientifiques sont encore assez partagés. Certains pensent que les personnes rétablies sont immunisées contre la maladie grâce à leurs anticorps, du moins un certain temps. D’autres estiment que le risque de réinfection est très important. Pourtant, la stratégie d’immunité collective est actuellement discutée dans plusieurs pays – et avait même été adoptée au Royaume-Uni il y a tout juste un mois. En laissant le virus infecter une large part de la population, on casse alors les chaînes de contamination. Autrement dit, les hôtes à infecter seraient de moins en moins nombreux et malgré un grand nombre de décès, les autres seraient en théorie immunisés.

Le 16 avril 2020, le Wall Street Journal relayait une étude préliminaire chinoise apportant quelques réponses sur cette stratégie. Le pays désirant reprendre son activité vient de lancer une campagne nationale afin d’y voir plus clair sur la contamination asymptomatique et le niveau d’immunité de la population. Ainsi, des milliers de personnes subissent actuellement des tests sérologiques. L’objectif ? Prévenir une potentielle deuxième vague de Covid-19.

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Des résultats inquiétants

À Wuhan, foyer de l’épidémie où les tests ont débuté, les meneurs de l’étude ont d’ores et déjà relevé deux mauvaises nouvelles. La première est relative au nombre de personnes testées ayant développé des anticorps. Celui-ci est tout simplement trop faible pour espérer une immunité collective. Or, nous parlons tout de même d’une ville de 11 millions d’habitants où des milliers de cas asymptomatiques peuvent encore se trouver !

Par ailleurs, l’hôpital Zhongnan – l’un des plus importants de Wuhan – a pratiqué des tests sur ses propres employés. Or, seulement 2,4 % des 3 600 employés avaient développé des anticorps. En ce qui concernent les patients récents et autres visiteurs (5 000 personnes), ils ne seraient que 2 à 3 % dans ce cas. Ceci prouve encore une fois que l’immunité collective est loin, très loin d’être atteinte.

Autrement dit, le seul espoir réside dans l’élaboration d’un vaccin, selon Wang Xinghuan directeur de l’hôpital Zhongnan. Or, les premiers vaccins ne sont pas attendus avant 2021. Ainsi, la crainte d’une seconde vague de l’épidémie est très présente en Chine, surtout en considérant le faible nombre de personnes guéries ayant développé des anticorps. Par ailleurs, les chercheurs chinois ont avoué ne pas être certains que bénéficier d’un test d’anticorps positif assure l’immunisation !