COVID-19 : l’obésité double le risque de décès

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Une méta-analyse de 75 études publiées nous révèle que les patients obèses diagnostiqués positifs au COVID-19 sont deux fois plus susceptibles de mourir de la maladie. Les chercheurs évoquent également la possibilité qu’ils répondent moins bien aux futurs vaccins.

Que l’obésité soit un facteur de risque n’est évidemment pas nouveau. Nous savons qu’un excès de masse adipeuse a tendance à affaiblir le système immunitaire. Le surpoids peut en effet entraîner une résistance à l’insuline et une inflammation du corps susceptibles de gêner les défenses de l’organisme contre les infections. Cet état est également associé au diabète, à l’hypertension artérielle, et favorise les risques de développer un cancer. Mais dans quelle mesure l’obésité peut-elle influencer le pronostic vital d’un patient atteint du Covid-19 ?

Des chiffres alarmants

Plusieurs études se sont penchées sur la question. Une équipe de chercheurs de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill (États-Unis) s’est chargée de regrouper tous ces résultats dans le cadre d’une méta-analyse. Dans le cadre de ces travaux, ils ont passé en revue plus de 75 études publiées impliquant plus de 400 000 patients.

Selon ces résultats, les personnes obèses positives au Covid seraient deux fois plus susceptibles de se retrouver à l’hôpital et 74% plus susceptibles d’être admises dans une unité de soins intensifs (USI), par rapport aux personnes ne souffrant pas de surcharge pondérale. En outre, l’obésité modérée à sévère ferait bondir de près de 50 % le risque de décéder de la maladie.

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L’obésité augmenterait de 48 % le risque de décès. Crédits : vitalworks/Pixabay

Promouvoir les habitudes saines

Les chercheurs évoquent également la possibilité que les futurs vaccins contre le Covid-19 puissent être moins efficaces chez les individus souffrant d’obésité. « On ne dit pas que ces vaccins ne seront pas actifs, mais bien que l’obésité devrait être considérée comme étant un facteur qui pourrait modifier leur rendement« , précise dans un communiqué Melinda Beck, coauteure de l’étude.

Selon les chercheurs, la prévalence des personnes atteintes d’obésité pourrait augmenter encore davantage dans le cadre sanitaire actuel. En effet, de nombreux pays exhortent leur population à sortir le moins possible pour limiter la propagation du coronavirus. Bien que nécessaires, ces mesures  (confinement ou incitation au télétravail) peuvent néanmoins entraîner plus de comportements sédentaires.

« Aussi, nous aurons besoin de solutions créatives rapidement pour prévenir les régimes alimentaires indésirables et promouvoir une alimentation saine« , ajoute Melinda Beck. « De cette manière, nous renforcerons notre résilience face aux menaces futures« .

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 39% des adultes dans le monde seraient en surpoids et 13% seraient obèses. Le nombre de cas d’obésité a presque triplé depuis 1975. En France, environ 17% des adultes seraient concernés, soit plus de huit millions de personnes.