Covid-19 : l’humidité réduirait la contamination par les aérosols

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Crédits : katya10 / Needpix

Dans une étude, des chercheurs nippons ont utilisé Fugaku, le supercalculateur le plus puissant du monde. L’objectif ? Modéliser l’émission de particules virales de Covid-19 dans les espaces intérieurs. Selon l’étude, l’humidité intérieure réduirait la contamination par les aérosols.

Plus d’humidité, moins de risques

En juin 2020, nous évoquions le nouveau superordinateur le plus puissant du monde. Il s’agit de Fugaku, installé au Riken Center for Computational Science à Kobe (Japon). Mis au point par Fujitsu et Riken, le superordinateur a obtenu l’incroyable résultat de 415,53 pétaflops au test de performance Linpack ! Or, un article publié par l’agence de presse Reuters le 14 octobre 2020 révèle qu’une étude japonaise récente a utilisé ce superordinateur dans le cadre de recherches sur le coronavirus SARS-CoV-2.

Grâce à la puissance de calcul de Fugaku, les chercheurs ont modélisé l’émission et le flux de particules virales de personnes infectées dans divers intérieurs. Selon les résultats, l’humidité réduirait la contamination par aérosol. Les simulations ont montré que dans un environnement dont l’humidité de l’air n’excède pas 30 %, la quantité de particules en suspension dans l’air est deux fois plus importante que dans un environnement où l’humidité atteint 60 % ou plus. Autrement dit, l’étude suggère que plus l’humidité est forte dans un intérieur, moins le risque de contamination est élevé.

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Le superordinateur japonais Fugaku. Crédits : Riken

La visière complètement inefficace

Principal directeur de l’étude, Makoto Tsubokura a utilisé le superordinateur Fugaku afin de modéliser les conditions de contagion dans les trains, les espaces de travail ainsi que les salles de classe. Ces recherches ont également permis de conclure que les visières de protection sont complètement inefficaces pour prévenir la diffusion des aérosols. Pourtant, des chercheurs étasuniens ont récemment évoqué plusieurs avantages concernant la visière. Celle-ci incarnerait une protection supplémentaire au niveau des yeux. En revanche, il faut savoir qu’il n’existe aucune donnée quantifiant le risque de voie d’exposition oculaire.

Rappelons toutefois qu’il y a un consensus parmi les experts de la santé : le coronavirus peut se propager par voie aérienne. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis ont récemment révisé leurs directives. Désormais, les CDC sont certains que l’agent pathogène peut rester dans l’air pendant plusieurs heures. De ce fait, la découverte principale de Makoto Tsubokura nous laisse penser qu’il serait éventuellement possible de jouer sur le taux d’humidité pour réduire les risques de contamination.

En avril 2020, un groupe de recherche européen avait néanmoins apporté une conclusion opposée. Les chercheurs avaient évoqué la possibilité de corréler les zones les plus touchées par le virus à un taux d’humidité de l’air supérieure à 50 %. De plus, les directeurs de l’étude estimaient que les gouttelettes que nous projetons disparaissent plus rapidement dans un air sec.