C’est peu de chose d’affirmer que tout le monde se trouve personnellement et professionnellement impacté par l’épidémie de Covid-19. Que ce soit de près ou de loin, tous les corps de métiers doivent s’adapter pour limiter au maximum les risques de transmission du virus, parfois avec les moyens du bord. Et si les gestes barrière et les techniques de télétravail permettent d’endiguer la propagation, leur mise en place ne se fait pas sans mal.
Télétravail : pratique, mais pas pour tout le monde
Le télétravail est l’une des révélations de cette année. S’il était possible auparavant, il restait une activité plutôt peu répandue en entreprise. Le confinement a définitivement changé la donne, imposant le travail à domicile, rendu possible par la part importante des emplois qui nécessitent un ordinateur et une connexion internet.
Mais la technologie a beau être à la pointe de ses performances, elle ne permet pas encore à toutes les professions de travailler de la maison ! Des personnes en ont d’ailleurs fait les frais en perdant leur travail… En réaction, Pôle Emploi a décidé d’augmenter ses effectifs. Mais s’il y a bien un secteur qui a dû réagir rapidement, c’est celui du médical.
Les dentistes, fortement impactés par la crise sanitaire
C’est le cas pour les dentistes, qui nous intéressent ici. Si beaucoup de personnes rechignent déjà en temps normal à se rendre dans ces cabinets médicaux, il est sûr que la pandémie n’a rien arrangé. Et pourtant, entre les rendez-vous repoussés, l’incapacité à recevoir des patient·e·s pendant le confinement et la gestion des urgences, les cabinets dentaires sont aujourd’hui saturés.
Si bien que des offres d’emploi pour dentiste en vue d’un recrutement en centre dentaire fleurissent. Car la main d’oeuvre manque pour permettre d’assurer tous les rendez-vous. Une démarche aussi simple qu’en prendre un relève aujourd’hui de la croix et la bannière. Et les raisons qui expliquent cela sont nombreuses.
Le respect des règles d’hygiène avant tout
Car en plus du retard accumulé qui a bouleversé l’emploi du temps, il a fallu s’adapter à cette nouvelle situation sans précédent. Lorsque l’on sait que le virus se transmet via les gouttelettes présentes dans les projections de salive, les dentistes sont directement concernés par la nécessité de prendre des mesures.
Cela implique d’abord une adaptation matérielle, qui n’est pas sans coût. Masque et gel hydroalcoolique bien sûr, mais aussi blouse et surblouse à changer entre chaque personne, visière, etc. L’investissement en termes de produits ménagers est également non négligeable pour s’adapter aux nouveaux protocoles sanitaires.
S’adapter à des nouvelles consignes
Chaque jour, les murs et sols sont nettoyés au désinfectant, les dentistes essaient de toucher le moins d’instruments possible. Comme pour la roulette par exemple : « Cet instrument, quand on fait un soin classique, projette à un mètre cinquante, voire deux mètres, dans le cabinet, ce qu’on appelle un nuage d’aérosolisation. Et c’est dans ce nuage-là qu’effectivement on peut retrouver le virus Covid », déclare Patrick Solera, chirurgien dentiste.
De fait, la désinfection des lieux après passage d’un·e patient·e devient un acte obligatoire. Les locaux sont minutieusement nettoyés et aérés entre chaque personne. Conséquence de toutes ces précautions nécessaires : au lieu d’une quinzaine de patients par jour, les professionnel·les du domaine dentaire ne peuvent plus en recevoir que 8 en moyenne.