Le Brésil est au fil des semaines devenu l’épicentre de l’épidémie de Covid-19. Il y a peu, le ministère de la Santé brésilien a donné un conseil inédit aux femmes : celui de reporter leur projet de grossesse dans la mesure du possible.
Patienter pour une meilleure grossesse
Aujourd’hui, le Brésil est un des trois pays les plus touchés du monde avec les États-Unis et l’Inde. Pas moins de 373 000 personnes y ont perdu la vie en raison du coronavirus SARS-CoV-2. Nous évoquions il y a peu le fameux variant P1 dit « variant brésilien », plus contagieux, plus virulent et possiblement plus résistant aux vaccins. Comme si cela ne suffisait pas, ce variant affecterait aussi davantage les femmes enceintes que les versions précédentes du coronavirus, comme l’expliquait l’agence de presse Reuters le 17 avril 2021.
La veille de cette publication, Raphael Parente, secrétaire des soins de Santé primaires du ministère brésilien a fait une déclaration inédite lors d’une conférence de presse. À cette occasion, il a en effet conseillé aux femmes de retarder leur projet de grossesse jusqu’à un meilleur moment afin de vivre leur grossesse calmement.
![femme enceinte grossesse](https://sciencepost.fr/wp-content/uploads/2021/04/femme-enceinte-e1618837202818.jpg)
Une situation qui n’est pas prête de s’arranger
Cette recommandation survient alors que le système hospitalier brésilien est au bord de la saturation. Surtout, une étude menée localement (mais pas encore validée par des pairs) a fait état d’une transmissibilité de plus de 1,8 à 2,6 fois et d’une virulence de 1,1 à 1,8 fois plus élevée que les variants communs du coronavirus SARS-CoV-2. Selon l’étude, certaines femmes ont été touchées par des formes graves de la maladie durant les premier et second trimestres de la grossesse.
Rappelons également que le variant P1 touche une population plus jeune. Au mois de mars 2021, plus de la moitié des patients en soins intensifs avaient quarante ans ou moins. Une zone d’ombre plane toutefois concernant cette mortalité chez les plus jeunes. Cette dernière est-elle réellement en lien avec une plus grande virulence du variant ou à une exposition plus forte de cette tranche d’âge ? Rappelons tout de même que malgré l’importance de l’épidémie au Brésil, aucune coordination n’existe au niveau national en ce qui concerne les mesures de distanciation sociale et autres restrictions.
Le président brésilien Jair Bolsonaro continue en effet de rejeter le confinement de la population. Il poursuit d’ailleurs l’organisation de grandes manifestations où les gestes barrière sont inexistants. La campagne de vaccination fait quant à elle face à de nombreux retards qui ne font que s’ajouter à d’autres problèmes tels qu’une quasi-saturation des hôpitaux ainsi que des ruptures de stock de vaccins et autres médicaments.