Covid-19 : le virus continuerait de se répliquer jusqu’à 35 heures après le décès

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Nous savions déjà que la Covid-19 était capable de rester dans l’organisme encore cinq jours après le décès. Toutefois, une autre étude plus récente affirme que ce même virus continue de se répliquer dans le corps jusqu’à 35 heures après le décès.

Covid-19 : Des niveaux d’ARN constants

En mai 2020, des médecins légistes et anatomopathologistes du service de médecine légale du centre médical universitaire de Hambourg-Eppendorf (Allemagne) affirmaient que le SARS-CoV-2 est toujours présent dans l’organisme durant environ cinq jours après le décès. L’étude en question avait montré la présence du virus dans divers organes tels que les poumons, le foie, le pharynx, le cœur, ainsi que les reins. De plus, ces travaux éclairaient davantage sur les causes de la mort en lien avec le coronavirus. Des caillots sanguins présents au niveau de la circulation sanguine pulmonaire sont en effet ici responsables d’embolies pulmonaires. Dirigés par Axel Heinemann, les chercheurs allemands ont mené une seconde étude publiée dans la revue Emerging Infectious diseases en janvier 2021. Selon ces nouvelles recherches, le SARS-CoV-2 se réplique encore dans la gorge de patients décédés, et ce, jusqu’à 35 heures après la mort.

Ces scientifiques ont réalisé des autopsies de patients dont le test PCR positif avait été effectué entre deux et quatorze jours avant la mort. Ils ont pratiqué des prélèvements au niveau de la gorge (tests nasopharyngés) sur pas moins de 79 corps, en moyenne 17 heures après le décès. Selon les résultats, l’ARN du SARS-CoV-2 est présent de manière constante sans que la durée post-mortem n’ait d’influence sur le niveau de la charge virale. Pour la seconde partie des travaux, les chercheurs ont sélectionné onze corps ayant un intervalle post-mortem court, c’est-à-dire la durée entre le décès et le moment où le corps atteint 4°C. Après avoir pratiqué des tests nasopharyngés, les chercheurs ont également détecté des niveaux d’ARN constants. Dans le cas de six patients, le virus continuait même de se répliquer jusqu’à 35 heures après le décès.

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Des risques concernant le traitement des morts

Les chercheurs expliquent que le coronavirus reste encore infectieux chez les patients sur une période assez longue sans que la charge virale ne baisse. Autrement dit, la Covid-19 peut infecter d’autres individus pendant la manipulation des corps. Ainsi, ils estiment qu’il serait judicieux de mettre en place un protocole spécial pour le traitement des personnes décédées après une infection au virus.

Évoquons tout de même les limites de l’étude. Tout d’abord, celle-ci portait sur un échantillon plutôt réduit. De plus, certains patients présentaient une immunosuppression sévère, pourtant sans lien avec le coronavirus. Cela a donc pu influencer les résultats. Les chercheurs ont toutefois affirmé avoir l’intention de mener d’autres travaux, cette fois concernant des patients dont la charge virale est plus réduite.