Covid-19 : le port du masque a t’il un effet sur nos échanges de gaz ?

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Crédits : Matthew de Lange / iStock

Des chercheurs étasuniens ont mené une expérience sur le port du masque. Or, les résultats démontrent que le port du masque n’a aucun effet sur les échanges en oxygène et dioxyde de carbone dans l’organisme.

Une nouvelle expérience sur le port du masque

Les principaux arguments des personnes anti-masques concernent le risque d’hypoxie (manque d’oxygène) et le risque d’empoisonnement au dioxyde de carbone. Citons également un autre argument au niveau des mailles des masques. Celles-ci seraient trop grandes et laisseraient passer le SARS-CoV-2. Évidemment, ces arguments ne sont pas valables et des experts se sont déjà prononcés sur la question en juillet 2020. Néanmoins, des chercheurs de l’école de médecine de l’Université de Miami (États-Unis) ont tenu à mener leur propre expérience. Celle-ci a été publiée dans les Annals of the American Thoracic Society le 2 octobre 2020.

Les scientifiques ont réuni une trentaine de personnes puis les ont réparties dans deux groupes. Le premier groupe, d’une moyenne d’âge de 31 ans, réunissait des membres du personnel médical hospitalier en bonne santé. Le second groupe, d’une moyenne d’âge de 71 ans, intégrait des volontaires souffrant de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).

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Crédits : Flickr / David Leo Veksler

Aucun problème pour les masques chirurgicaux

L’objectif de l’expérience ? Mesurer plusieurs paramètres comme le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire, la saturation en oxygène, le dioxyde de carbone de fin d’expiration et la pression en oxygène. Citons également la pression en dioxyde de carbone dans le cas des maladies pulmonaires sévères. Les directeurs de l’étude ont effectué ces mesures à différents moments : sans masque au début de l’expérience, après cinq minutes de port de masque au repos et après trente minutes de port de masque au repos. Une analyse a également eu lieu après un test de marche durant six minutes (seulement pour le groupe BPCO) après le port du masque durant 30 minutes.

Selon les résultats, les chercheurs indiquent que la fréquence cardiaque subit un impact léger chez les personnes saines. Ceci peut expliquer les réactions neurologiques ou encore l’amplification de phénomènes d’anxiété (ou de claustrophobie). Dans le cas des personnes atteintes de BPCO, nous avons une légère diminution du débit d’oxygénation après le test de marche. Toutefois, aucun changement physiologique majeur n’a été observé dans les mesures des échanges gazeux.

Les chercheurs estiment donc que les masques chirurgicaux n’engendrent aucun problème dans les échanges gazeux. Ceci n’est d’ailleurs pas le cas des masques FFP2, pouvant générer une accumulation légère du dioxyde de carbone dans les poumons. Néanmoins, les études antérieures sur le sujet n’ont pas témoigné d’importants dégâts physiologiques.