Covid-19 : le confinement est-il un ennemi de notre mémoire ?

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Il est encore trop tôt pour comparer scientifiquement la mémoire des individus avant et après la pandémie de Covid-19. Néanmoins, de nombreuses personnes ont déjà le sentiment que leur mémoire leur fait défaut. Or, ce que l’on sait sur le fonctionnement de la mémoire peut donner des pistes afin d’expliquer cette défaillance.

Une baisse des interactions sociales

La France est actuellement en confinement au moins jusqu’au 1er décembre 2020, et ce, pour la seconde fois depuis le début de la pandémie. Or, il s’est dit énormément de choses à l’issue du premier confinement. Citons par exemple le bénéfice d’avoir un animal de compagnie pour la santé mentale des personnes confinées. Évoquons également les nombreuses personnes ayant profité de ce moment pour se poser des questions existentielles. Selon un article de BBC Future publié le 16 novembre 2020, le confinement pourrait également nuire à notre mémoire. Il est aujourd’hui trop tôt pour faire des comparaisons au niveau de la mémoire avant et après la pandémie. Néanmoins, le quotidien britannique explique que de nombreuses personnes déclarent constater une altération de leur mémoire.

Évoquons tout d’abord le fait que l’isolement et la diminution de nos interactions sociales impactent le fonctionnement de notre cerveau. En confinement, il n’est plus possible de se retrouver autour d’un café ou en soirée avec des amis et autres collègues. Or, les conversations s’installant lors de ces moments paraissent anodines, mais ont en réalité un effet positif. En effet, elles permettent de répéter nos souvenirs et consolider notre mémoire épisodique. En l’absence de ces conversations, notre mémoire peut donc avoir tendance à flancher.

Certaines personnes tentent de compenser ce manque d’interactions sociales en utilisant les nouvelles technologies. Si celles-ci permettent de continuer à communiquer, les conversations sont néanmoins différentes. Il est effectivement plus rare qu’en ligne, les individus évoquent des choses sans grand intérêt. Ainsi, on oublie les détails plus facilement. Par ailleurs, le manque d’interactions sociales s’accompagne d’une anxiété dans de nombreux cas.

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Crédits : Wikimedia Commons

Un cadre spatial constamment identique

Il faut savoir que le confinement empêche les individus d’utiliser des repères afin de se fabriquer des moyens mnémotechniques. Habituellement, les déplacements au travail ou dans la rue ponctuent nos journées et associent nos souvenirs à différents lieux. Or, rester chez nous nous expose à un cadre spatial constamment identique, et ce, peu importe le type d’activités pratiquées (télétravail, etc.).

Évoquons également la fatigue, aggravant notre faculté à fabriquer ces moyens mnémotechniques. Les efforts de concentration que demande le fait de travailler peuvent d’ailleurs aggraver la fatigue. Par ailleurs, de plus en plus de personnes disent souffrir d’insomnie depuis le début de la pandémie.

Dans une étude publiée en avril 2020, la neurologue Catherine Loveday de l’Université de Westminster (Royaume-Uni) suggérait en outre que la sédentarité contribue à influencer la mémoire. En restant constamment à la maison, nous utilisons moins notre hippocampe. Or, cette partie du cerveau joue un rôle important dans la mémoire et la navigation spatiale.