Les personnes symptomatiques ayant contracté la maladie sont fréquemment sujettes à une fatigue persistante, et ce, longtemps après leur guérison. Selon une étude irlandaise, ce symptôme est observé chez un patient sur deux dans les dix semaines suivant leur guérison clinique.
La gravité de la maladie n’influence pas la fatigue
En Irlande, plus de la moitié des patients ainsi que du personnel d’un hôpital ont souffert de fatigue persistante après leur guérison. Selon un article publié par L’Obs le 18 septembre 2020, l’étude menée dans cet hôpital indique que ce symptôme intervient, peu importe la gravité de l’infection. Rappelons que la fatigue est un symptôme courant chez les patients Covid-19. Selon Liam Townsend de l’hôpital St James de Dublin (Irlande), un des auteurs de l’étude, les conséquences à moyen et long terme restent toutefois peu connues. Il faut savoir que d’importantes communautés sont aujourd’hui présentes sur les réseaux sociaux. Citons notamment #LongCovid, #apresj20 ou encore #CovidLong que certains utilisent pour partager leur expérience de symptômes persistants, notamment la fatigue.
Dans le cadre de l’étude irlandaise, pas moins de 52 % des 128 participants d’âge moyen (cinquante ans) ont rapporté une fatigue persistante lors d’une évaluation réalisée environ dix semaines après leur guérison clinique. Sur les 128 volontaires, 71 avaient fait un séjour à l’hôpital. Toutefois, 57 d’entre eux ont simplement déclaré une forme bénigne de la maladie. Encore au stade préliminaire, l’étude en question sera présentée lors du prochain congrès de la Société européenne de Microbiologie clinique et des Maladies infectieuses. Cet événement sera diffusé en ligne du 23 au 25 septembre 2020.
Les femmes davantage exposées
Dans le cadre de ces recherches, les médecins ont pris en compte différents facteurs comme les pathologies déjà existantes, certains éléments biologiques tels que les marqueurs d’inflammation et bien sûr, la gravité de la maladie. Selon les premières observations, la gravité de l’infection n’influence en aucun cas la fatigue. Il faut également savoir que les femmes représentaient 54 % des participants à l’étude. Toutefois, 67 % de participants souffrant de fatigue persistante étaient des femmes. Par ailleurs, les personnes ayant des antécédents liés à l’anxiété et la dépression étaient davantage susceptibles d’être touchées par cette fatigue persistante. Les auteurs de l’étude estiment néanmoins que davantage de recherches sont nécessaires afin d’évaluer l’impact du coronavirus sur le long terme.
Les chercheurs ont également donné des conseils pour contrer cette fatigue post-virale. Ces derniers préconisent une intervention précoce, mais également l’utilisation de méthodes non pharmacologiques. En effet, la gestion de la fatigue relève du cas par cas selon les individus. Les auteurs pensent qu’il faut absolument réduire la transmission communautaire même dans le cas des groupes de personnes plus jeunes.