Covid-19 : la Chine a vacciné 100 000 citoyens sans attendre la fin des essais !

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Alors que la course pour l’élaboration d’un vaccin contre le Sars-CoV-2 se poursuit, la Chine semble ne pas avoir abandonné sa volonté de s’imposer. Le pays aurait pris un raccourci, et ce au péril d’une partie de sa population. En effet, des sociétés ont vacciné pas moins de 100 000 personnes au cours des deux derniers mois.

Trois vaccins administrés en Chine

Il y a peu, nous évoquions des résultats préliminaires encourageants concernant Spoutnik V, le vaccin russe contre le coronavirus Sars-CoV-2. Une étude a conclu que ce vaccin déclenchait bien une réponse immunitaire, tout en évitant d’engendrer des effets indésirables graves. Alors qu’aucune décision n’a encore été prise – notamment par l’ONU – concernant le vaccin russe, la Chine n’a pas abandonné la course.

Comme l’explique le média Vox dans un article du 11 septembre 2020, la Chine a déclaré avoir commencé les vaccinations. Plus précisément, cette déclaration est celle de la société chinoise Sinopharm. Celle-ci a affirmé avoir vacciné plus d’une centaine de milliers de personnes. Or, le fait est que les essais cliniques n’étaient pas terminés.

En réalité, il est question de trois vaccins en phase III des essais cliniques. Néanmoins, ceux-ci ont été approuvés par le gouvernement de Pékin dans le cadre d’une campagne de vaccination d’urgence en juillet 2020. Par ailleurs, il faut savoir que deux de ces vaccins sont développés par la China National Biotec Groupe Co., une filiale de Sinopharm. Le troisième vaccin est sous la responsabilité de la société chinoise Sinovac. Cette dernière a d’ailleurs affirmé avoir vacciné 90 % de ses employés ainsi que leurs familles, soit environ 3 000 personnes au total.

Close-up medical syringe with a vaccine.
Crédits : Flinders University

Des conséquences potentiellement lourdes

Ces vaccinations concernant environ 100 000 citoyens chinois semblent avoir été faites en toute discrétion. En effet, le fameux programme d’urgence a été rendu public en Chine seulement à la fin août, soit près de deux mois après son lancement. Selon les sources, les injections visaient des personnes à risque. Parmi les élus, nous retrouvons les diplomates, le personnel médical, mais également celui des douanes et de plusieurs sociétés, notamment dans l’industrie des services.

Le fait est que ces vaccinations ne sont pas sans risque, en l’absence d’aboutissement des essais cliniques. Or, il peut être question de conséquences lourdes. Rappelons que la phase III a un enjeu très important, à savoir identifier les éventuels effets secondaires potentiellement non visibles lors des deux premières phases. Cette phase ultime a aussi pour objectif d’établir les bénéfices et les risques du vaccin, ainsi que de définir les précautions d’emploi.