Covid-19 : des lycéennes afghanes tentent de fabriquer un respirateur bon marché à l’aide de pièces auto usagées

pièces automobiles
Crédits :yuryRumovsky / iStock

En Afghanistan, une équipe de cinq lycéennes tente de mettre au point un respirateur artificiel bon marché dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19. Ce respirateur, conçu à partir de pièces de voitures usagées, est destiné au soin des malades du coronavirus.

Un manque criant de matériel

Un respirateur bon marché élaboré avec des pièces de voitures usagées, tel est l’objectif de cinq lycéennes âgées de 14 à 17 ans vivant à Kaboul (Afghanistan) et membres d’un groupe de robotique. Avec environ 1 000 cas de Covid-19 (dont 33 décès), le bilan de l’Afghanistan est loin d’être le plus alarmant. Toutefois, ce pays fortement impacté par la guerre et la pauvreté fait face à un important manque d’équipements. En effet, le pays dispose de seulement 300 respirateurs pour 35 millions d’habitants !

Roya Mahboob est la dirigeante d’une entreprise technologique locale sponsor du projet. L’intéressée interrogée par Arab News le 10 avril 2020 a indiqué que les lycéennes collaborent avec d’autres entités. Il s’agit de travailler de concert avec des spécialistes de santé locaux mais également des experts de l’Université de Harvard (États-Unis). Par ailleurs, le prototype mis au point est basé sur un design du MIT de Boston.

prototype respirateur afghan
Crédits : Arab News

En attente de validation

Selon les porteurs du projet, les pièces d’une Toyota Corolla ont permis de fabriquer le prototype. Citons par exemple l’emprunt d’un système mécanique destiné à faire fonctionner le ballon respirateur. Pour la cheffe de l’équipe Somaya Farooqi, le plus dur n’est autre que le timing et la pression de pompage. En effet, chaque patient a besoin d’un volume et d’une pression d’air spécifique et cela dépend de l’âge et de la gravité de son cas.

Plusieurs prototypes sont prévus et devront être approuvés par le ministère de la Santé afghan et surtout par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Si le pari est réussi, l’équipe pourra produire davantage de machines. En tout cas, le projet est viable économiquement. Selon les lycéennes, le coût de fabrication de leur machine atteint seulement l’équivalent de 275 euros. À titre de comparaison, une machine standard neuve coûte cent fois plus cher.

Les jeunes filles sont originaires de l’ouest afghan, plus précisément de la ville de Herat. Cette cité est située à la frontière avec l’Iran, un pays très touché par l’épidémie de Covid-19. Ainsi, Herat a récemment accueilli des dizaines de milliers de réfugiés afghans fuyant ce pays. Or, le nombre de malades ne cesse d’y croître et fabriquer des respirateurs afin de pallier le manque apparaît comme judicieux.