Covid-19 : ces images de la Nasa montrent la chute spectaculaire des niveaux de pollution en Chine

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Crédits : NASA

Des images satellites publiées par la Nasa témoignent d’une baisse de la pollution en Chine depuis le début de l’épidémie.

Alors que le bilan mondial du Covid-19 continue de s’alourdir, dépassant désormais les 3 000 morts, la Chine reste encore en grande partie à l’arrêt. Plusieurs dizaines de millions de personnes sont toujours confinées chez elles et de nombreuses usines n’ont toujours pas repris leurs activités.

Ce gel de l’industrie n’est bien évidemment pas sans conséquences. La deuxième puissance économique mondiale a en effet vu son économie s’effondrer en février, au plus bas depuis la crise financière de 2008, selon plusieurs indicateurs PMI.

Côté pollution, le site CarbonBrief nous a appris il y a une dizaine de jours que la Chine avait vu ses émissions de dioxyde de carbone (C02) chuter d’au moins 25 % sur les deux premières semaines de février.

Les niveaux de dioxyde d’azote en baisse également

Ce samedi, des satellites exploités par la NASA ont également enregistré des baisses importantes des niveaux de dioxyde d’azote sur le pays qui sont « au moins en partie liées au ralentissement économique de la Chine suite à l’épidémie de coronavirus », selon un communiqué publié ce week-end.

Pour information, le dioxyde d’azote est l’un des principaux gaz rejetés par les pots d’échappement des voitures, par les usines et autres centrales électriques.

Selon la NASA, cette baisse des niveaux de pollution est devenue apparente pour la première fois dans la région de Wuhan, l’épicentre de l’épidémie, dès la mi-janvier, avant de finalement s’étendre à quasiment l’ensemble du pays. En témoignent les deux cartes publiées ci-dessous.

L’agence américaine détaille ici les taux de dioxyde d’azote émis en Chine du 1er au 10 janvier, avant que l’épidémie ne sévisse, et ceux émis du 10 au 25 février. Comme nous pouvons le constater, les régions de Pékin, de Shanghai, de Hong Kong, de Chongqing et de Chengdu sont elles aussi très concernées.

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Crédits : NASA

Les tableaux ci-dessous comparent également les deux premiers mois de 2019 à la même période cette année, pour la ville de Wuhan.

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Crédits : NASA

« C’est la première fois que je constate une baisse aussi spectaculaire »

Le pays enregistre chaque année des baisses temporaires des niveaux de pollution de l’air à l’occasion du Nouvel An chinois, suite à la fermeture de nombreuses usines. Cependant, les taux de cette année sont en moyenne 10 et 30% inférieurs à ceux enregistrés durant cette période de l’année entre 2005 et 2019.

« Cette année le taux de réduction est plus important que les années précédentes et il dure plus longtemps, a déclaré dans un communiqué Fei Liu, chercheur sur la qualité de l’air au Goddard Space Flight Center de la NASA. C’est la première fois que je constate une baisse aussi spectaculaire sur une zone aussi vaste pour un événement spécifique ».

Ces baisses des niveaux de pollution ne sont a priori que temporaires. On ne sait bien évidemment pas comment va se profiler la suite de l’épidémie en cours, mais il ne fait aucun doute que les autorités chinoises engageront prochainement un plan de relance économique. Les usines reprendront alors du service, et les chantiers d’infrastructures se multiplieront, réclamant du ciment et de l’acier, et finalement plus de charbon.

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