Covid-19 : au Royaume-Uni, les scientifiques ne sont pas d’accord sur l’utilité des masques

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Crédits : Matthew de Lange / iStock

Les autorités sanitaires et politiques n’ont pas statué de la même façon sur le port du masque. Certaines le préconisent dans certains cas et d’autres penchent pour que toute la population s’y mette. Toutefois, les scientifiques eux-mêmes ne sont pas d’accord entre eux puisque les études contradictoires se sont enchaînées.

Masqué ou pas masqué ?

Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), porter un masque de protection est indispensable pour ceux s’occupant de personnes infectées par le Covid-19. L’organisation précisait également qu’il n’existait pour l’heure aucune preuve que le port du masque – par quelqu’un en bonne santé – pouvait s’avérer efficace.

Cette position, le gouvernement français l’a par exemple suivi longtemps avant de finalement basculer. Dans notre pays, il est désormais obligatoire de porter un masque dans les transports. Les citoyens ont même été appelés à porter un masque de protection grand public dès lors qu’il devient question de sortir du domicile. Or, ce même genre de volte-face est en train de s’opérer au Royaume-Uni, non sans mal.

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Crédits : Flickr / David Leo Veksler

Des chercheurs en désaccord

Comme l’explique le quotidien britannique The Guardian le 4 mai 2020, un rapport de la Royal Society a jugé bénéfique le port du masque par l’ensemble de la population. Les responsables estiment que l’utilisation du masque pourrait réduire la transmission par les porteurs asymptomatiques et pré-symptomatiques. Toutefois, leur efficacité prendrait tout son sens dans des cas où il est impossible de respecter la distance de sécurité. Rappelons que le principal argument est que les masques, même artisanaux peuvent réduire la dispersion des gouttelettes.

Toutefois, le Dr Simon Clarke microbiologie cellulaire à l’Université de Reading a fustigé le rapport. Selon lui, le document ne fournit aucune nouvelle preuve. De plus, celui-ci rejette avec négligence le principe de précaution lorsqu’il devient question de la possibilité que les masques – peu importe leur nature – pourraient avoir des effets négatifs sur le comportement des gens. En effet, le port du masque pourrait entraîner un laxisme, notamment concernant les gestes barrières. Par exemple, le port d’un masque pourrait conduire à davantage de contacts au visage afin de le replacer, ou une moindre attention face aux objets touchés. Pour l’intéressé, l’absence de preuves fait que les personnes favorables au port du masque se basent sur de simples opinions, tout comme celles qui sont contre.

Pour le Dr Ben Killingley de l’University College de Londres, le rapport de la Royal Society est trop optimiste sur la capacité des masques à réduire le risque de transmission. L’expert explique que des données déjà publiées ci et là ont démontré une faible efficacité des masques. Toujours à l’University College de Londres, le Dr Antonio Lazzarino déplore l’absence d’essais randomisés ou d’études de suivi qui auraient pu permettre d’évaluer les avantages et inconvénients du port de masques.