Covid-19 : 25 % des personnes perdent leurs anticorps en moins de trois mois

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Une étude britannique récente démontre que les anticorps contre le coronavirus disparaissent très rapidement, soit en quelques semaines seulement. Néanmoins, cette tendance concerne particulièrement les malades de plus de 75 ans et les personnes asymptomatiques.

À la recherche d’anticorps IgG

Alors que la pandémie de Covid-19 est toujours bien ancrée dans notre quotidien, la question des anticorps est très importante. Il y a peu, plusieurs études évoquaient que jusqu’à 8,5 % des patients infectés ne développant aucun anticorps ou encore que les enfants produiraient des anticorps moins variés que ceux des adultes. Qu’en est-il de la durée de la présence d’anticorps contre le coronavirus dans l’organisme ? C’est en effet une interrogation importante pour mieux comprendre si se baser sur une potentielle immunité collective est possible. Toutefois, la réponse à cette question est toujours inconnue.

Comme l’explique un communiqué de l’Imperial College London du 27 octobre 2020, le programme REACT-2 avait pour objectif d’apporter davantage de précisions à ce sujet. L’étude concernait 365 104 volontaires ayant fait l’objet d’un suivi durant trois mois, entre juin et septembre 2020. Les participants se sont autotestés afin de mesurer le flux latéral/LFA et rechercher des anticorps IgG. Or, 17 576 des participants ont été testés positifs.

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Une diminution de 26,5 % en moyenne

La prévalence des anticorps était à 6,0 % au début du programme, mais à la fin, ce même taux avait baissé (4,4 %). Ainsi, les chercheurs ont constaté une diminution des anticorps de 26,5 % en moyenne en trois mois. De plus, cette tendance touche toutes les tranches d’âge. Cependant, les personnes de plus de 75 ans ont présenté un test positif très faible comparé aux autres, mais avaient une baisse du taux d’anticorps plus importante. Cette diminution est en effet de 39 % chez les plus de 75 ans contre seulement 15 % chez les 18-24 ans.

L’étude a également montré que chez les personnes asymptomatiques, on observe une diminution des anticorps de 64 %. Ces dernières sont donc celles dont le taux d’anticorps disparaît le plus tôt en comparaison avec celles présentant des symptômes.

« Nous ne savons pas encore si cela exposera ces personnes à un risque de réinfection par le virus, mais il est essentiel que chacun continue de suivre les mesures permettant de réduire le risque pour lui-même et pour les autres« , a déclaré Helen Ward, une des auteures de l’étude.

Une étude limitée ?

D’autres experts estiment que l’étude comporte des incertitudes. Selon Eleanor Riley, professeure d’immunologie et de maladies infectieuses de l’Université d’Édimbourg (Royaume-Uni), l’étude REACT-2 ne porte pas sur les concentrations d’anticorps ou leur fonction. Elle ne concerne pas non plus d’autres aspects comme l’immunité des lymphocytes T. Selon l’experte, il serait donc trop tôt pour affirmer que l’immunité face au coronavirus ne dure pas.

De plus, les résultats de l’étude ne permettent pas d’affirmer si un vaccin pourrait être inefficace. En effet, ces derniers contiennent des adjuvants pouvant générer des réponses immunitaires durables. Enfin, Eleanor Riley estime que la plus importante inconnue au niveau de l’étude est relative à la question suivante : à quelle vitesse les niveaux d’anticorps augmenteraient-ils à nouveau dans le cas où une personne rencontrait le virus SARS-CoV-2 une deuxième fois ?