Alors que les fêtes de fin d’année sont synonymes de joie et de convivialité, la réalité des préparatifs peut souvent ternir cette ambiance festive, comme le montrent des études récentes. Les sources de stress liées à cette période incluent la cuisine, les dépenses financières et la pression de vouloir faire plaisir à son entourage (par exemple ses beaux-parents, pas forcément acquis à sa cause). Cependant, selon une nouvelle étude, faire les courses pour les repas de Noël peut également poser problème à de nombreuses personnes.
Charles Spence, professeur de psychologie expérimentale à l’université d’Oxford, et une équipe de scientifiques ont travaillé ensemble pour évaluer les clients pendant leurs grandes courses alimentaires de Noël. Cette analyse révèle que faire ses courses festives (une tâche indispensable pour les hôtes des fêtes où l’on se retrouve à affronter la foule et se disputer la dernière poularde au supermarché avec une vieille dame plus musclée qu’il n’y paraît) est aussi anxiogène que de passer un examen ou un entretien d’embauche.
Une fréquence cardiaque qui s’envole pendant les courses de Noël
Faire les courses pour les repas a été identifié comme une source importante de stress. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont équipé vingt volontaires de moniteurs électriques afin de mesurer leur fréquence cardiaque et de détecter ses augmentations pendant qu’ils poussaient leur chariot. Les fréquences cardiaques ont alors augmenté de 44 % en moyenne jusqu’à atteindre 115 battements par minute (bpm) lors des courses alimentaires. Ce niveau de stress équivaut à celui ressenti lors d’un examen ou d’un entretien d’embauche (jusqu’à 115 bpm). C’est également presque aussi stressant que de regarder un film d’horreur (110 bpm).
« La fréquence cardiaque augmente lorsque nous sommes confrontés au stress, car l’adrénaline envahit le corps. Et il n’y a rien de tel que le chaos des courses de Noël pour déclencher cela », affirme le professeur Spence. « Notre expérience a montré que faire ses courses en magasin pendant la période des fêtes peut faire monter en flèche les fréquences cardiaques et les niveaux de stress », ajoute-t-il.

En revanche, la fréquence cardiaque des acheteurs en ligne a culminé à 82 bpm, soit 29 % de moins que lors des courses en magasin. Ce niveau est légèrement inférieur à celui atteint en pratiquant le yoga (80 bpm) ou en caressant un chat (77 bpm). Rappelons à toutes fins utiles que cette étude était menée en partenariat avec Ocado Retail. Or, cette entreprise britannique se spécialise dans la vente en ligne de produits alimentaires et la livraison de courses à domicile.
L’impact physiologique des courses de Noël : d’où vient tout ce stress au juste ?
Ocado a également mené un sondage auprès de 2 000 adultes pour mieux comprendre leur attitude face aux grandes courses de Noël. En tout, 63 % des personnes interrogées ont déclaré que l’aspect le plus stressant de cette tâche est de devoir faire face à de longues files d’attente, tandis que 60 % ont mentionné les grandes foules et 39 % les rayons vides.
Oublier un produit lors des courses (38 %) et se disputer avec d’autres clients pour une place de parking (37 %) font également monter le niveau de stress au-delà de la normale. Parmi les autres tâches stressantes figurent l’inquiétude de respecter son budget (32 %) et le transport de sacs lourds (29 %). Globalement, 47 % des personnes ont déclaré que faire leurs courses alimentaires en supermarché à Noël est une expérience stressante, tandis que 18 % ont affirmé qu’elles préfèreraient même… nettoyer leur salle de bain.
La musique des fêtes de fin d’année : un plaisir pour certains, un calvaire pour d’autres

Un autre facteur, cité par 21 % des personnes comme étant l’aspect le plus stressant des courses festives, est la musique de Noël incessante et forte jouée au haut-parleur par les magasins. Pourtant, une étude menée par l’université de Bath avait révélé que les clients dépensent davantage lorsqu’il y a de la musique, du moins du lundi au jeudi. Cela s’explique par le fait que les acheteurs en semaine ressentent souvent une forte fatigue mentale à cause de leur travail. Or, la musique améliorerait leur humeur, ce qui les pousserait à dépenser davantage, selon les experts. Une musique forte pourrait aussi favoriser les achats impulsifs.
Pendant la période de Noël, les magasins et entreprises ont en tout cas tendance à diffuser un répertoire relativement restreint de chansons festives en boucle. Or, une étude menée en 2017 a montré que la musique de Noël en lecture continue peut être épuisante mentalement pour les employés des magasins. Bref, tout le monde n’y trouve pas son compte…